Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Les turbulences se font de plus en plus nombreuses, avec au sein du Vieux Continent une Italie qui joue avec le feu et souhaite clairement mettre à l’épreuve ses voisins en creusant un peu plus son déficit public. La réaction des autorités européennes n’a pas traîné et a pris la forme d’un rappel à l’ordre bien senti de l’Eurogroupe.
L’escalade n’est cependant pas terminée ! Le ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales Luigi Di Maio s’en est en effet pris successivement à Emmanuel Macron et à Angela Merkel, avant d’accuser Bruxelles (et principalement Pierre Moscovici) de faire du « terrorisme sur les marchés ». Une rhétorique très agressive qui a décontenancé plus d’un observateur.
Dans la même veine, Claudio Borghi, l’expert économique de La Ligue de Salvini au pouvoir, eurosceptique notoire, a estimé hier matin que l’Italie règlerait bien mieux ses problèmes avec sa propre monnaie, enfonçant le clou et « condamnant » des indices européens déjà mal orientés à corriger encore plus nettement jusqu’à la séance américaine.
Vers un « hard Brexit » ?
Comme si le cas italien ne suffisait pas, les négociateurs du Brexit jouent à se faire peur. Theresa May continue en effet d’avancer en terrain miné et se doit de durcir le ton pour garder la face, quand dans le même temps son propre parti est en train d’imploser.
En annonçant que tous les migrants, européens ou autres, seraient traités de la même façon, la Première ministre a cherché à reprendre la main, mais alors que nous avançons doucement vers la deadline du 29 mars 2019, la zone euro n’a jamais semblé aussi disloquée…
D’une manière générale, à l’approche des élections européennes, la montée des idées souverainistes se confirme et il est à craindre que de nouvelles difficultés économiques surviennent dans la zone euro.
La FED a désormais repris de la marge de manœuvre concernant ses taux et son président Jerome Powell a de quoi affronter un éventuel ralentissement. Quant à la BCE, elle retire progressivement des liquidités, mais aurait bien du mal à être crédible en cas de crise avec des taux déjà à zéro.
Et pourtant, à regarder la trajectoire politique que prend la zone euro, le pire reste certainement à venir… La monnaie unique ne s’y trompe d’ailleurs pas.
A cet égard, je vous avoue que la faiblesse de l’euro m’a même surpris tant le soufflet est retombé rapidement. Ce sont en effet plus de 250 points qui ont été restitués par la devise européenne depuis la fin de semaine dernière.
J’en viens maintenant à l’or. Il se trouve que depuis plusieurs semaines, c’est bien la notion de « change » qui le fait évoluer. Aussi, dès que le dollar US monte, cela tend à faire baisser le métal… et inversement.
On peut néanmoins observer une perte de vigueur de cette corrélation au profit de l’aversion au risque.
Comme ce graphique en témoigne, l’or est même monté en même temps que le dollar au cours des derniers jours de cotation, ce qui pourrait signifier que c’est désormais son rôle de refuge qui prend le dessus… et surtout révéler l’inquiétude des investisseurs.
Si je pense qu’un achat sur l’or est une bonne opportunité, l’urgence me semble cependant surtout d’alléger au maximum vos positions sur les actions européennes. Du moins à court terme.
Bonne semaine,
Jérôme