Alors qu’Etihad, principal actionnaire d’Air Berlin, a annoncé avoir mis fin aux négociations avec le géant allemand du tourisme TUI en vue de former une coentreprise de vols touristiques entre sa filiale TUIfly et Niki, compagnie autrichienne et filiale d’Air Berlin, cette dernière a déclaré jeudi avoir demandé une garantie publique auprès des Etats régionaux de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Berlin.
Suite à ces annonces et les inquiétudes sur l’avenir d’Air Berlin, les obligations se sont effondrées, affichant des cours très volatils mais situés actuellement aux alentours de 48% du nominal pour la ligne échéant en 2018 et de 40% pour l’emprunt 2019.
Niki-TUIfly, un projet-clé pour transformer la compagnie aérienne allemande non rentable
La combinaison entre Niki et TUIfly visait à réduire la surcapacité que rencontre le secteur aérien et qui a freiné les gains dans l'industrie.
La structure pensée par les opérateurs devait être détenue à 24,8% par TUI, 25% par Etihad et 50,2% par la fondation Niki, et disposer d’une flotte de quelque 60 avions, selon un accord conclu fin 2016 et s’intégrant dans la profonde restructuration d’Air Berlin.
"Après de nombreux mois de négociation, en toute bonne foi, durant lesquels les parties ont été incapables d'arriver à un accord sur la nature finale d'une telle coentreprise", Etihad a cependant annoncé la rupture des négociations.
Un courrier interne de TUI indique que "Etihad poursuit visiblement de nouveaux projets concernant ses investissements en Europe, en particulier dans Alitalia et Air Berlin".
Pour rappel, Air Berlin connait des difficultés financières depuis des années, avec une perte record de 782 millions d’euros en 2016, et Alitalia, détenue à 49% par Etihad, a pour sa part été placée sous tutelle début mai.
Les inquiétudes sur une sortie d’Etihad
Selon Bloomberg, le retrait des négociations avec TUIfly pourrait marquer le prélude d’une sortie d’Etihad dans l’actionnariat d’Air Berlin.
Depuis des mois en effet, alors qu’Etihad ne cesse d’éponger les dettes d’Air Berlin, la presse allemande estime que la compagnie du Golfe pourrait se lasser de la situation et vouloir céder ses parts à Lufthansa (DE:LHAG).
Lufthansa a précédemment déjà confirmé l’intérêt qu’elle porte à Air Berlin, mais sous plusieurs conditions dont une baisse des coûts de fonctionnement et une reprise de la dette de 1,2 milliard d’euros par Etihad.