Après un été plus naturellement calme au niveau des nouvelles émissions obligataires, le marché primaire a renoué avec une activité plus soutenue en septembre, notamment dans le segment de la dette à haut rendement.
Le compartiment, dont les émetteurs bénéficient d’un rating inférieur ou égal à «BB+» chez Standard & Poor’s et chez Fitch et «Ba1» chez Moody’s, est en passe d’enregistrer une année record avec des volumes totaux émis représentant l’équivalent de 64 milliards d’euros, proche du record des 65 milliards placés sur l’ensemble de l’année 2015, selon des calculs de l’agence Bloomberg.
Les émissions réalisées ont permis de répondre à une demande de la part d’investisseurs toujours à recherche de rendement, quitte pour ceux-ci à lâcher du lest au niveau des clauses de protection des créanciers ou à accepter des coupons un peu moins rémunérateurs, signale Bloomberg. Conséquence de la demande de la part des investisseurs, «les valorisations sont tendues et il faut se demander si l’investisseur est rémunéré pour le risque encouru» a résumé Vivek Bommi, gestionnaire senior de portefeuille spécialisé dans la dette à haut rendement chez Neuberger Berman.
Quoi qu’il en soit, les obligations émises au cours du mois écoulé sont désormais disponibles sur le marché secondaire. Voici quelques exemples, non exhaustifs, d’emprunts émis.
Secteur minier
Eramet (PA:ERMT), entreprise minière et métallurgique française qui ne bénéficie d’aucun rating, a émis pour 500 millions d’euros d’obligations au taux de 4,196% et d’une maturité égale au 28 février 2024. Le titre se traite à un cours de 100,15%, soit un rendement de 4,17%.
Le groupe sidérurgique suédois Ovako a proposé un coupon de 5% pour placer une nouvelle souche obligataire d’une durée de 5 ans. Elle peut être achetée à 101,40% du nominal, correspondant à un rendement de 4,68%. L’obligation dispose du rating spéculatif «B3» chez Moody’s, témoignant du caractère risqué de cet investissement.
Entreprises américaines
Les émetteurs américains ont assuré une partie de l’activité sur le marché primaire libellé en euros. Belden, concepteur et fabricant de solutions de transmission de données audio et vidéo dans le Missouri, y a levé 300 millions d’euros. Pricée au pair, l’obligation s’affiche sous son cours d’émission à 99,39% du nominal. Compte tenu d’un coupon fixe de 2,875%, le rendement annuel est dès lors porté à 2,96% jusqu’à l’échéance fixée au 15/09/2025.
Equinix spécialiste américain de l'interconnexion et des centres de données, a collecté un milliard d’euros à huit ans. Pour séduire les investisseurs, cette société américaine, dont la dette est considérée comme spéculative par l’agence Standard & Poor’s (rating «BB+») a proposé un coupon fixe de 2,875%. L’obligation a été pricée au pair et se traite légèrement au-dessus de son prix d’émission dans les premiers échanges sur le secondaire à 100,24%, correspondant à un rendement de 2,84%.
On peut également citer l’entreprise nord-américaine Kronos, spécialisée dans la production de dioxyde de titane, qui a émis un emprunt obligataire de 400 millions d’euros au coupon de 3,75%. Il offre actuellement un rendement 3,51% sur base d’un prix de 101,66%.
Segment dollar
Le segment de la dette libellée en dollar n’est pas en reste avec les émissions de grands noms comme Petrobras (SA:PETR4), Softbank (T:9984) ou Xerox. A épingler : l’obligation perpétuelle par 1.000 dollars émise par GM Financial, filiale du constructeur américain éponyme. Elle est très recherchée sur le marché secondaire, avec un prix d’achat désormais supérieur à 103%.
En devises étrangères, on peut citer le retour remarqué du groupe russe spécialisé dans les centrales hydroélectriques RusHydro PJSC. Notée dans la catégorie «High yield» avec un «BB+» chez Standard & Poor’s et chez Fitch et «Ba1» chez Moody’s, cette nouvelle obligation peut être achetée sur le marché secondaire à 100,5% du nominal, correspondant à un rendement de 8% en regard d’une échéance fixée au 28 septembre 2022.