Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations émises par l’Argentine.
L’économie
Pays de près de 44 millions d’habitants, l’Argentine est une économie marquée par l’importance de son secteur tertiaire qui s’est considérablement développé ces dernières années, au point de représenter 66% du produit intérieur brut, selon le Moniteur de commerce international (MOCI). Le pays dirigé par le président argentin de centre-droit Mauricio Macri se distingue dans les logiciels, les calls centers, le nucléaire et le tourisme. Le secteur industriel a lui aussi gagné en importance, pesant de l’ordre de 28% dans l’économie. Buenos Aires se démarque ici dans le conditionnement des aliments, la meunerie ou encore l’activité automobile. Enfin, l’agriculture (6% du PIB) constitue le troisième volet de taille, principalement représenté par l’élevage de bovin et la production céréalière.
Récession et inflation
L’Argentine a vu son PIB reculer de 2,3% en 2016, tombant en récession après les hausses de 2,1% en 2015 et 0,5% en 2014. Les autorités, représentées par le président Mauricio Macri, visent une croissance de 3,5% en 2017 et une inflation de 17%... contre 40% l’année dernière.
Réformes économiques
Arrivé au pouvoir à la fin de l’année 2015, le président argentin de centre droit tente de mener à bien des réformes pour réduire les déséquilibres macro-économiques et notamment l’important déficit public (6% du PIB). Tranchant avec les années de gouvernements de gauche de Nestor puis Cristina Kirchner, il a levé le contrôle sur les changes et trouvé un accord avec les fonds vautours afin d’accroître la confiance des investisseurs, ce qui lui a permis de retrouver l’accès au marché des capitaux après une interruption de plusieurs années, plus particulièrement depuis le défaut de paiement de 2001.
Cristina, le retour
Cette confiance s’illustre aussi sur le marché des changes.
Après avoir évolué de manière relativement stable depuis la dévaluation de décembre 2015, le peso argentin s’est considérablement affaibli ces derniers jours, affecté par le retour sur le devant de la scène politique de l'ancienne présidente populiste Cristina Kirchner. Défendant les classes populaires touchées par l’austérité, les sondages montrent qu’elle a de bonnes chances de décrocher un poste de sénatrice lors des élections de mi-mandat en octobre, ce qui pourrait compromettre le programme actuel de réformes de Mauricio Macri, plutôt favorable aux marchés.
L'euro cote aux alentours de 20,85 pesos argentins. Les analystes répertoriés par Bloomberg anticipent un taux de change de 19,49 d’ici la fin de l’année.
Financer le déficit public par la dette
L’Argentine qui a une dette publique d’environ 54% du PIB est revenue sur le marché de la dette en avril 2016, à travers l’émission de plusieurs emprunts, pour financer son déficit budgétaire.
On peut épingler notamment celui d’une durée de 100 ans (maturité au 28 juin 2117) et au coupon fixe de 7,125%. L’obligation, notée « B » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, est actuellement disponible à 90,8% du nominal, proche de son prix d’émission de 90%. Son rendement est de 7,85%, par coupures de 1.000 dollars.
Mais l'Argentine est aussi présente sur des échéances plus courtes, notamment avec cet emprunt remboursable dans dix ans. Libellé par coupures de 100.000 euros, l’obligation offre un rendement de 5,96% sur base d’un prix d’achat de 93,18%.
Plus récemment, c’est la Province de Buenos Aires qui a sollicité les investisseurs, au détour d’un emprunt à six ans, libellé lui aussi par coupures de 100.000 euros. Le coupon proposé s'élève à 5,375% avec une date de remboursement fixée au 20 janvier 2023 et un rating « B » » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s. Il y a moyen d’acheter l’obligation à 99,4% du nominal, correspondant à un rendement de 5,50%.