Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations du Mexique ou libellées en peso mexicain
Acteur économique significatif
Deuxième plus grand acteur économique d’Amérique latine, le Mexique se classe aussi parmi les quinze plus grandes économies au monde, selon le Moniteur de commerce international (MOCI).
Cinquième plus grand producteur de pétrole de la planète, le pays figure par ailleurs parmi les plus grands producteurs de café, de sucre, de maïs, d'oranges, d'avocats et de citrons verts. Il n’est pas en reste au niveau de la production de minerais (zinc, mercure…). Sur le plan industriel, le pays appartient au top dix des assembleurs d’automobiles avec également un secteur aérospatial et technologique nettement développés.
Dépendance aux États-Unis
Très dépendant de ses échanges avec l’extérieur (70% du PIB en 2015) et plus particulièrement avec les États-Unis qui absorbent 80% des exportations, le pays a subi en 2016 le ralentissement de la croissance mondiale et la chute des prix du pétrole et des matières premières. La croissance du PIB a été de 2,1% en 2016 et de 2,5% en 2015. Selon les observateurs, elle devrait rester relativement faible en 2017 du fait, notamment, de l’incertitude liée à la politique commerciale de Donald Trump.
La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines a fait chuter le peso mexicain, lequel a toutefois repris des couleurs au fur et à mesure des difficultés rencontrées par le président américain à mettre en œuvre ses mesures de protectionnisme économique. La devise a aussi pu compter sur les interventions de la banque centrale mexicaine, qui a relevé à plusieurs reprises ses taux d’intérêt, actuellement à 7%, pour rendre sa devise plus rémunératrice et plus attractive aux yeux des investisseurs étrangers.
Actuellement, l’euro vaut environ 20,80 peso mexicain, proche de son niveau de début d'année et de celui observé à la veille de l'élection de Donald Trump.
S&P optimiste pour la dette
La prompte réaction des autorités mexicaines pour enrayer la chute de leur devise a été l'un des arguments pointés par Standard & Poor’s en juillet dernier, à l’occasion de sa décision de relever de « négative » à « stable » la note souveraine du pays, tout en l’affirmant à « BBB+ ». S&P anticipe une stabilisation de l’endettement du pays à 45% du PIB cette année et en 2018.
Une annonce positive pour les créanciers obligataires du pays, et notamment les détenteurs de l’obligation souveraine à maturité 15 mars 2115 offrant un coupon de 4% qui a gagné quelques points depuis lors. Négociable par coupures de 100.000 euros, il y a moyen de l’acheter actuellement à 93,07%, correspondant à un rendement de 4,3%.
Autre émetteur mexicain significatif sur le marché de la dette, la compagnie pétrolière Pemex a émis une série d’emprunts, par exemple cette obligation à échéance avril 2027 assortie d’un coupon de 2,75%. Elle offre actuellement un rendement 3,69% sur base d’un prix d’achat de 92,5%.
Pour les amateurs d’emprunts libellés en devise mexicaine, il y a cette obligation de la Banque Internationale pour la reconstruction (IBRD) dont le coupon a été payé il y a quelques jours. Libellée par coupures de 1.000 pesos mexicains (environ 48 euros au taux actuel) et disposant du meilleur rating possible (« AAA ») chez S&P, il y a moyen de l’acheter à 97,15%, de quoi tabler sur un rendement de 7,13%, compte tenu d’une maturité égale au 16 août 2018 et d’un coupon de 4%.