Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations d’émetteurs liés au Venezuela.
Dépendance au pétrole
L’économie du Venezuela repose (quasi) exclusivement sur le pétrole, les exportations d’hydrocarbures représentant 95% des rentrées en devises nécessaires au bon fonctionnement de l’économie. Pourtant, si Caracas détient les plus importantes réserves d’or noir au monde, le pays n’en est pas moins durement affecté par l’effondrement des cours du brut, passé de plus de 100 dollars le baril mi-2014 à moins de 30 dollars dans le courant 2016.
Chute des cours, hyperinflation et pénurie
La chute des cours du pétrole a entraîné ce pays membre de l’OPEP dans une grave crise économique, marquée par une chute de ses revenus (de 80 milliards de dollars en 2013 à 20 à 25 milliards en 2015), le plongeon du PIB (-19% en 2016), une hyperinflation (800 % l’année dernière et le FMI attend 720% cette année) et une baisse des rentrées de devises étrangères, principalement le dollar. Un réel problème pour ce pays qui importe l’essentiel de ses biens de consommation. L’envol des prix des produits de première nécessité et la pénurie récurrente de ceux-ci provoquent régulièrement d’importants troubles sociaux.
La crise économique pénalise aussi les entreprises étrangères actives au Venezuela qui, dans un système de régime de change fixe et strictement contrôlé, peinent plus encore à trouver des dollars pour financer leurs achats de matières premières. General Motors (NYSE:GM), qui s’est vu confisquer son usine vénézuélienne par le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro, est l’exemple le plus récent des sociétés ayant décidé d’arrêter leurs activités au Venezuela.
L’hyperinflation a envoyé la devise vénézuélienne par le fond, le bolivar atteignant des records de faiblesse sur le marché noir face à un billet vert largement convoité.
PDVSA, source de devises pour Caracas
Dans ce contexte, le spectre d’un défaut de paiement de Caracas et des entreprises liées au pouvoir comme Petrõleos de Venezuela fait régulièrement surface. Mais jusqu’à nouvel ordre, PDVSA n’a pas fait défaut sur sa dette. Un scénario exclu par certains analystes comme la Saxo Banque, pour qui les autorités gouvernementales ne devraient pas laisser PDVSA faire défaut. En effet, le groupe pétrolier est un des moyens dont dispose Caracas pour faire rentrer des devises dans le pays et se financer sur les marchés obligataires internationaux, via notamment sa filiale de droit américain Citgo Petroleum.
'Les hommes politiques au pouvoir ont compris que la compagnie pétrolière restera le bras armé de la reconstruction économique du pays’, expliquait en janvier dernier Christopher Dembik, économiste auprès de la banque d’investissement danoise.
Par ailleurs, la banque américaine Goldman Sachs (NYSE:GS) vient d'acheter il y a quelque jours pour 865 millions de dollars d'obligations de la compagnie pétrolière remboursable en 2022, selon des informations du Wall Street Journal. L'institution financière estime que les cours de l'emprunt pourrait doubler en cas de changement de gouvernement, explique le quotidien des affaires.
Pour autant, l'heure n'est pas à l’euphorie, car les rendements affichés par les obligations de la compagnie pétrolière restent bien supérieurs à 20%. Pour exemple, l'obligation remboursable en février 2022, au coupon de 12,75% et négociable par coupures de 100 dollars, offre actuellement un rendement de 27,57% pour un prix indicatif acheteur de 62% du nominal.