Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations émises par des entreprises du secteur des « utilities ».
Le terme anglais désigne les valeurs des services aux collectivités, principalement les compagnies actives dans la production et la distribution d’énergies (électricité, gaz) ou de l’eau. Pour ne retenir que les valeurs européennes du secteur, il s’agit de sociétés comme par exemple, les françaises Engie (PA:ENGIE), EDF (PA:EDF) et Suez Environnement (PA:SEVI), l’allemande RWE (DE:RWEG) ou encore la britannique Centrica et la finlandaise Fortum, selon la composition de l’indice DJ Stoxx 600 utilities.
Le secteur, cyclique et réputé pour distribuer de beaux dividendes, a retrouvé grâce aux yeux des investisseurs l’année dernière en bourse, après des années difficiles sur fond de crise économique en Europe, de problèmes liés à la transition énergétique (avec en corollaire la sortie du nucléaire) ou encore de la baisse des prix de l’énergie.
L’indice sectoriel Stoxx 600 a gagné plus de 8% sur les 52 dernières semaines, non loin de la hausse d'un peu plus de 10% de l’indice Stoxx 600 (tous secteurs confondus) sur la même période.
Côté obligataire, le secteur est un émetteur important d’obligations perpétuelles subordonnées. Il a placé pour 4,2 milliards d’euros d’emprunts de ce type l'année dernière, dont 3,6 milliards représentaient le refinancement de dettes existantes, ce qui le positionne en tête de ce genre d’émissions par une compagnie non financière dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique), selon une note de recherche de Moody’s.
Plus récemment, Engie a émis une obligation perpétuelle subordonnée sous le statut de « Green bond » (« Obligation verte ») pour un montant d’un milliard d’euros. Elle porte un coupon de 1,375%, soit le coupon le plus bas encore jamais atteint par un émetteur Corporate pour une obligation hybride, et sa première période de non-call est de 5,25 ans. Cette nouvelle souche obligataire remplace les émissions de 600 millions d’euros au taux de 3,875% (non-call 2018) et de 300 millions de livres sterling au coupon de 4,625% (non-call 2019).
Il y a moyen de l’acheter actuellement à 99,41% du nominal, correspondant à un rendement de 1,493% jusqu’au call fixé le 16/04/2023 (à 100% du nominal). Les obligations ont reçu la notation Baa1, BBB et BBB+ de la part des agences Moody's, S&P et Fitch respectivement.
Engie est un peu plus généreux sur son emprunt libellé en dollar et d’une maturité égale au 10 octobre 2022. L’obligation, au statut de dette senior non sécurisée, est disponible à 100,14% du nominal, correspondant à un rendement de 2,84%, compte tenu d’un coupon de 2,875%. Sa coupure est de 2.000 dollars et son rating A- chez S&P.
Les investisseurs qui souhaitent un peu de rendement peuvent se tourner vers un emprunt senior sécurisé émis par l’énergéticien français EDF. D’une maturité égale au 13 octobre 2025 et d’un coupon de 3,625%, cette obligation peut être achetée à 101,71% du nominal, correspondant à un rendement de 3,37% jusqu’au prochain call fixé le 13 juillet 2025 au pair. Noté A- chez S&P, cette souche obligataire se négocie par coupures de 2.000 dollars.