En septembre 2020, l’État néerlandais a levé près de 18 milliards d’euros en émettant une obligation à coupon zéro dont l’échéance se situe désormais dans 27 ans. La remontée des taux d’intérêt vous permet aujourd’hui d’acheter ce titre de dette publique avec une forte décote.
Ces dernières années, le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) a fait plonger les cours des obligations. Comme les émetteurs offrent des coupons plus élevés sur les nouvelles émissions, les investisseurs n’acceptent de racheter des titres de créances sur le marché secondaire qu’à un cours inférieur à leur prix d’émission.
C’est le cas de cette obligation néerlandaise à coupon zéro. En quatre ans, le prix de l’obligation d’État émise en septembre (2020) a chuté de plus de 50 %. Pourquoi est-ce intéressant ? À l’échéance, l’émetteur remboursera l’obligation à son prix d’émission. Vous réaliserez ainsi un bénéfice, constitué de la différence entre le prix d’émission et le cours auquel vous avez acheté l’obligation. Cerise sur le gâteau, ce gain est exempt d’impôt pour les personnes physiques résidant en Belgique puisqu’il s’agit d’une plus-value en capital. Pour autant bien sûr que la législation fiscale belge n’ait pas changé d’ici là, ce qui est tout sauf certain.
Si vous pensez que la BCE va procéder à de nouvelles réductions de son taux d’intérêt directeur, vous réaliserez un gain avec cette obligation puisque son cours augmentera. Mais, il n’est pas exclu que l’institut monétaire n’assouplisse plus sa politique monétaire dans les mois et années qui viennent. Toujours est-il que les investisseurs ne doivent pas attendre l’échéance très lointaine de cette obligation pour prendre leurs bénéfices.
Un déficit budgétaire très limité
En intégrant des obligations d’État dans votre portefeuille, ce dernier gagne en sécurité. Le risque est faible en effet qu’un État fasse faillite. Mais il est important de vérifier l’état des finances publiques de l’État en question. Il n’est jamais exclu par ailleurs que vous perdiez une partie du capital investi.
À cette aune, les Pays-Bas, cinquième économie de la zone euro avec un produit intérieur brut (PIB) de 1.000 milliards d’euros, font bonne figure. Leur taux d’endettement public (seuil maximum de 60 %) et leur déficit budgétaire (seuil maximum de 3 %) sont tous deux nettement inférieurs aux normes de Maastricht. La dette est même passée de 50,1 % à 46,5 % du PIB1 l’année dernière. En revanche, le déficit budgétaire a légèrement augmenté, passant de 0,1 % à 0,3 % du PIB.
Forts de ces chiffres favorables, nos voisins du Nord jouissent d’une excellente réputation auprès des agences de notation. Le pays est noté AAA par S&P et Fitch, et Aaa par Moody’s, c’est-à-dire les ratings les plus élevés que ces agences peuvent attribuer.