Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Déjà pas forcément bien loti avant la propagation du Covid-19 hors de Chine, le secteur bancaire européen est actuellement au fond du trou boursier.
L’indice Eurostoxx 600 Banks qui regroupe les banques les plus importantes du Vieux Continent en termes de capitalisation s’est littéralement effondré, au point de revenir tester ses plus bas historiques, lesquels correspondent au support « S » qui a déjà été touché à trois reprises (cf. les pastilles oranges).
Le précédent impact date du premier trimestre 2009, lorsque le système financier était prêt à s’écrouler… avant que les banques centrales n’investissent massivement pour voler à son secours.
Too big to fail
De vous à moi, si quelqu’un m’avait dit au premier semestre 2009, que le secteur bancaire allait reprendre 170% avant la fin du troisième trimestre de la même année, j’aurais sans doute gentiment souri et poliment remercié (ou éconduit) mon interlocuteur. C’était toutefois sans compter sur les banques centrales et leur politique ultra-généreuse, à base de « whatever it takes » version taux négatifs et de programmes d’assouplissement monétaire.
Il n’y a en fait rien à comprendre dans un un marché où, d’une façon générale, les dés sont pipés par des interventions toujours plus massives de nos institutions. La fuite en avant continue pour éviter la faillite du « système » et il est de toute façon peu probable que les Etats et autres institutions monétaires laissent couler les banques, d’autant que dans le cas contraire on assisterait justement à une forme d’euthanasie de l’économie.
Trêve de digressions, en regardant ce support « historique » je n’ai pu m’empêcher d’aller voir comment se comportait la dynamique des prix à plus court terme, c’est-à-dire en vue journalière.
Tout est question de risk/reward…
La zone du support trimestrielle y a été reportée et on peut ici observer que, depuis la mi-mars, ce support à servi de prétexte pour bloquer les velléités baissières de l’indice bancaire.
La représentation des cours est faite en Heikin-Ashi, une représentation qui a pour avantage (entre autres) d’éliminer « le bruit du marché » et donc de montrer les figures graphiques de façon claire.
A la lecture de ce graphique, l’indice est peut-être en train de construire une figure de retournement de la classe des « W » dont l’objectif est une ascension en direction des 114 points. Il se trouve que ce niveau correspond à une amplitude (la boîte orange) du supposé « W » et au niveau de la résistance intermédiaire (le rectangle gris, qui apparaît toutefois de façon beaucoup nette sur le graphique trimestriel précédent – cf. la flèche bleue horizontale« R.I »).
Serait-il hasardeux de suivre un signal haussier si par exemple l’oblique rouge venait à céder ? La probabilité de concrétisation du « W » augmentant sérieusement, si les indicateurs (comme ici la MACD) sont toujours bien orientés, le risque financier ne serait somme toute que très limité. Le stop pourrait en effet être placé sous le support trimestriel, alors que le rendement potentiel correspondant à un retour sur la zone des 144 points serait de plus de 35%.
Rien à voir certes avec les 170% repris en 2009 dans des conditions similaires, mais en cas de rupture de l’oblique rouge (qui passe actuellement dans la région des 85 points), reconnaissons que le trade est tentant.
On pourrait se placer ici à l’aide de trackers, soit sur l’indice Eurostoxx 600 Banks, soit encore sur le CAC Financial (son homologue à l’échelle de la France). Autres possibilités : se positionner à l’aide de CFD ou tout simplement en sélectionnant une ou deux « bancaires » présentant une configuration intéressante comme BNP Paribas (PA:BNPP) ou encore Société Générale (PA:SOGN) par exemple.
Pour conclure, si le CAC40 doit déborder la zone de résistance actuellement travaillée et dont vous pourrez retrouver tous les détails dans mon point hebdomadaire de vendredi dernier, cela devra très vraisemblablement se faire avec l’appui du secteur bancaire, dont le poids au sein de l’indice est important.
D’où l’intérêt de suivre l’évolution de l’Eurostoxx 600 Banks.
Bonne séance à tous,
Gilles