Tard mardi, le président américain Donald Trump a mis fin aux discussions sur le plan de relance, faisant chuter les devises et les actions. Il a demandé à ses collaborateurs de ne reprendre les négociations qu'après l'élection, ce qui signifie que les chômeurs américains et les entreprises en difficulté ne recevront plus d'aide avant décembre au plus tôt. Cette annonce inattendue a tué les rallyes de l'EUR/USD et de l'USD/JPY et pourrait déclencher le début d'une plus profonde contraction de l'appétit pour le risque.
Même lorsque M. Trump a été admis à l'hôpital en raison du COVID-19, la perspective d'un accord de relance budgétaire a maintenu le soutien des marchés financiers. En supprimant cet espoir, M. Trump donne aux investisseurs une bonne raison de se préparer aux élections de novembre. Il est toujours possible qu'il change d'avis dans une semaine ou deux, mais pour l'instant, nous nous attendons à de nouvelles pertes sur les actions et les devises. Cette annonce pourrait confirmer un sommet pour l'USD/JPY, qui est actuellement proche de 105,75. Cela mis à part, le billet vert a bénéficié de son statut de valeur refuge, s'élevant contre toutes les autres grandes devises.
Les données américaines ont peu d'importance sur une journée axée sur le risque global, alors que le déficit commercial se creuse. Le président de la Réserve Fédérale, Jay Powell, a également pris la parole hier et a réaffirmé que les taux bas de la banque centrale resteraient bas pour longtemps. Comme l'a dit hier Loretta Mester de la Fed de Cleveland, rien ne doit être fait pour le moment, mais la banque centrale pourrait allonger la durée des achats d'obligations si nécessaire. Le président de la Fed, James Bullard, est d'accord pour dire que les achats d'obligations seraient la voie à suivre.
Il n'y a pas d'autres rapports économiques américains prévus pour aujourd'hui au-delà du procès-verbal du FOMC. La Réserve Fédérale a fait connaître sa position très clairement le mois dernier. Avec une inflation inférieure à l'objectif et un chômage à des niveaux historiquement élevés, il n'est pas prévu de relever les taux d'intérêt pour les trois prochaines années. En fait, deux des neuf décideurs politiques ont souhaité que la Fed utilise un langage plus fort pour décrire son engagement en faveur de taux d'intérêt bas. On s'attend à ce que les procès-verbaux du FOMC renforcent le biais dovish de la banque centrale, qce qui pourrait pénaliser le billet vert.
Pendant ce temps, des commandes d'usines allemandes plus fortes que prévu ont poussé l'euro à la hausse avant l'annonce de Trump. L'EUR/USD est passé au-dessus de 1,18 pour la première fois en deux semaines avant de plonger. Les chiffres de la production industrielle allemande doivent être publiés ce mercredi, et les données devraient être plus solides. Toutefois, rien de tout cela ne peut importer si le marché est pris d'aversion au risque. La livre sterling continue d'être marquée par la volatilité à l'approche des négociations de Brexit. Selon certaines rumeurs, l'UE pourrait prendre le Royaume-Uni au mot et voir s'il est vraiment prêt à quitter l'Union sans accord commercial. Mais, selon des "sources européennes", le dernier cycle de négociations est le plus positif.
C'est le dollar australien qui a été le plus vendu hier, en raison de la faiblesse des données commerciales. La RBNZ a laissé les taux d'intérêt inchangés et a confirmé la nécessité d'une politique très accommodante. Le gouvernement australien a également annoncé de nouvelles réductions d'impôts et des mesures visant à stimuler l'emploi. Le déficit budgétaire atteindra ainsi un niveau record, mais le gouvernement ne voit pas de reprise budgétaire sans reprise de l'emploi.