Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Il n’y a pas que les marchés interbancaires qui connaissent des tensions : le compartiment obligataire est lui en train de donner des signaux inquiétants, avec des rendements qui remontent brusquement, ce qui pourrait donner lieu à d’importants dégagements. Des dégagements qui pourraient ensuite impacter les marchés actions…
Que des taux remontent un peu n’est en soi pas catastrophique, car même si les banques centrales n’arrivent pas à l’admettre, les cycles économiques vont et viennent. C’est tout simplement dans l’ordre des choses, du moins en a-t-il été ainsi jusqu’à ce que les banques susmentionnées s’emploient à casser les mécanismes de marchés.
D’un autre côté, il faut bien reconnaître qu’elles n’avaient pas vraiment le choix, la montagne de dette accumulée par les gouvernements étant devenue telle que si les rendements n’avaient pas été baissés jusqu’aux niveaux que nous connaissons aujourd’hui, cela aurait fait longtemps que le système aurait implosé de lui-même…
Maintenant, pour mettre les choses en perspective, je vous soumets ici trois graphiques qui montrent l’évolution des rendements sur le dix ans américain, le dix ans Allemand (le Bund) et le dix ans Français (OAT) :
Un dénominateur commun
Ils parlent d’eux-mêmes et ont un dénominateur commun, avec dans les trois cas un point bas qui semble avoir été atteint. Autour de 1,5% pour le dix ans américain, de -0,7% pour le Bund et de 0,44% pour l’OAT.
Or, depuis ces points bas, des tensions sont apparues. Dans l’immédiat, nous sommes dans une phase de rebond (les flèches bleues), mais celui-ci est très rapide, peut-être trop, et c’est bien là que réside le danger.
Au niveau graphique, j’ai tenté de placer des niveaux de résistance (en rouge) à partir desquels l’impact sur les marchés actions pourrait se faire sentir si les rendements devaient continuer à se tendre.
Je vais surveiller ces niveaux de près et faire très attention au développement de cette « histoire ».
Bonne séance à tous,
Gilles