Gazprom a vu ses bénéfices plombés par la chute du rouble en 2014, le point sur l'obligataire
Gazprom a publié la semaine passée ses états financiers annuels. Le géant gazier russe a vu son bénéfice net s’écrouler de 86%, plombé par l'effondrement du rouble et la crise ukrainienne.
Le bénéfice net de l’entreprise qui se vantait il y a quelques années d'être la plus rentable au monde, est divisé par sept à 159 milliards de roubles (moins de trois milliards d’euros).
La chute du rouble a plombé fortement les comptes de Gazprom. En effet, sa dépréciation face à l’euro et au dollar l’année passée a eu comme impact de renchérir le coût des emprunts libellés en devises étrangères de Gazprom (remboursements et autres versements des intérêts). Au final, sur l’ensemble de l’année, les pertes liées au change totalisent 16 milliards d'euros.
Quant au chiffre d’affaires, il a progressé de 6,4% en glissement annuel à 5,5 milliards de roubles (98 milliards d'euros), et ce malgré l'interruption des livraisons vers l'Ukraine et la baisse des volumes livrés à l'Ouest (-4%) et dans l'ex-URSS (-2%). En Russie, les ventes ont augmenté de 3% à 820 milliards de roubles (14 milliards d'euros).
Dans son communiqué, Gazprom a évoqué la concurrence accrue en Russie et sur le marché asiatique de la part de son concurrent Novatek ainsi que du pétrolier Rosneft.
L’année en cours devrait à nouveau s’avérer difficile pour le groupe, sachant qu’il va devoir faire face à une baisse significative du prix du gaz à l'exportation, indexés de manière décalée sur ceux du pétrole qui se sont effondrés l'an dernier. En outre, Gazprom est menacé d'une amende record par la Commission européenne qui l'accuse d'abus de position dominante.
Tendance baissière sur le marché obligataire
Ces dernières semaines, on observe une baisse des différents emprunts Gazprom sur le marché secondaire. Pour n'en citer qu'un, l’emprunt (4,364% - 2025) se traite actuellement à 95,50% du nominal, contre un cours proche du pair le 8 avril dernier, qui coïncidait avec le plus haut annuel de l’obligation.
Disponible par coupure de 100.000 euros, cet emprunt « senior » d’un demi-milliard d’euros est noté « Ba1 », « BB+ » et « BBB- » par Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings. Gazprom est donc considéré comme un émetteur spéculatif par les deux premières agences citées.