Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le baril de Brent approche des 70$. Il affiche une progression de plus de 60% depuis début juillet (il cotait alors autour de 43$). On en parle finalement peu, mais cette hausse est énorme et risque d’impacter énormément de secteurs. Et notamment les compagnies aériennes. Donc question : la valorisation actuelle de la plupart des compagnies aériennes a-t-elle intégré cette hausse du pétrole ? Faut-il anticiper une chute avec les prochaines publications de résultat qui, forcément, sur le T4, subiront cette hausse du pétrole ?
Jetons d’abord un oeil à la situation du secteur européen Travel & Leisure. Ce compartiment regroupe à la fois des sociétés hôtelières (type Accor (PA:ACCP)) mais surtout des compagnies aériennes.
Aïe. La situation graphique n’est pas bonne. En effet, le secteur est en train de buter sur une grosse zone de résistance horizontale, autour des 270 points. A l’image des configurations des gros noms du secteur type Lufthansa (DE:LHAG) ou IAG, nous sommes en pleine zone de turbulence. Et Air France-KLM (PA:AIRF) ne fait pas exception.
▶ Air France-KLM : zone de turbulences !
Regardez la configuration d’Air France-KLM (FR0000031122).
Entre des divergences baissières apparues sur les indicateurs techniques journaliers et un cours sur ses sommets de 2017, j’ai personnellement décidé de shorter le titre mardi (NB : cela fait partie de mes conseils quotidiens pour vous aider à investir sur les marchés ; je vous offre ici 14 jours de conseils pour que vous puissiez essayer). Désormais, le titre est sorti de son canal haussier de court terme, ce qui devient encore plus intéressant car un autre élément vient peser sur le titre : les taux.
Sur ce second point, la séance de mercredi a été marquée par une nouvelle poussée des rendements obligataires US. Selon Bloomberg, la Chine commencerait en effet à envisager de diminuer voire d’arrêter ses achats de d’obligations américaines. Conséquence « logique » de la normalisation de politique monétaire de la Fed. Jetons un oeil à la situation du Tbond (le 30 ans US) dont j’ai fait un article. Donc si certains secteurs se trouvent en première ligne dans un environnement de remontée des taux (comme l’immobilier ou les utilities), d’autres risquent indirectement d’en subir les effets avec la dépréciation du billet vert.
Car si le dollar rechute, comme par rapport au yen ou par rapport à l’euro, (disons par exemple vers les 1,25/1,30$ cette année), cela risque de tirer l’ensemble des matières premières à la hausse. Pétrole en tête. Or quid des bénéfices des compagnies aériennes si le Brent devait poursuite sa remontée vers les 100$ cette année ?
Décidémment, Air France-KLM me semble un très bon pari baissier pour ce début d’année, et je conserve cette vente à découvert en portefeuille !