L’Arabie Saoudite résusit sa première levée de dette sur le marché obligataire libellé en euro. Ce pays pétrolier, l’un des plus grands producteurs d’or noir au monde, a collecté un total de 3 milliards ventilés sur deux souches.
La demande a été au rendez-vous avec une demande supérieure à 14,5 milliards, selon des informations Reuters. L’intérêt semble se maintenir sur le marché secondaire avec des prix bien orientés.
L’obligation 9 juillet 2027 au coupon de 0,75% peut être acheté à 100,15% du nominal, correspondant à un rendement de 0,73%. Celle à maturité 9 juillet 2039 au coupon de 2% se traite à 101,28% du nominal, l’équivalent d’un rendement de 1,92%. La taille émise est de respectivement 1 et 2 milliards.
Les deux emprunts, notés A1 chez Moody’s et A+ chez Fitch, viennent grossir le stock de dettes « seniors non sécurisées » d’un pays figurant parmi les plus grands exportateurs de pétrole. Ce statut l’expose naturellement à la fluctuation des prix sur les marchés internationaux avec, en corollaire, des conséquences pour le budget de l’État.
La chute des prix pétroliers depuis 2014 a laissé des traces puisque l’Arabie Saoudite a accumulé un déficit budgétaire de 313 milliards de dollars (+/- 279 milliards d’euros) sur les cinq dernières années. Les prévisions font état d’un nouveau déficit cette année : l’équivalent de 7% du PIB selon des prévisions du FMI, ou 4,2% anticipés par le gouvernement. L’année dernière, le déficit s’est élevé à 4,6% du PIB (9,7% en 2017), selon les autorités monétaires saoudiennes (Saudi Arabian Monetary Authority). Un déficit à mettre en regard d’une croissance de 2,2% l’année dernière.
La politique expansionniste menée par les autorités pour moins dépendre du pétrole grève les finances publiques également. Si le Royaume pétrolier a pris des mesures, comme un relèvement des prix de l’énergie (pétrole & électricité) ou l’instauration d’une TVA de 5%, il doit encore lever des fonds sur le marché pour combler le déficit. L’Arabie Saoudite a émis pour plus de 60 milliards de dollars d’obligations sur les marchés internationaux depuis 2016, date des débuts du Royaume comme emprunteur, a constaté Reuters.