Franc succès pour le nouvel emprunt obligataire Intrum, puisque l’entreprise suédoise spécialisée dans le recouvrement de créances a récolté un montant supérieur à celui visé à l’entame de l’opération. La société en profite au passage pour allonger la maturité de sa dette et diminuer les importantes échéances prévues en juillet 2022.
Initialement, Intrum souhaitait lever 600 millions d’euros pour refinancer des emprunts existants, plus précisément deux obligations à coupon variable, l’une en euro et l’autre en couronne suédoise, arrivant à échéance en 2022. Elle a donc collecté 200 millions d’euros de plus qu’espéré, un montant qui servira à rembourser des sommes empruntées via des lignes de crédit révolving, a annoncé l’entreprise.
Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, la nouvelle obligation d’une maturité égale au 15 juillet 2026 et d’un coupon de 3,5% se traite à 101,5% du nominal, soit un rendement de 3,26%. S&P n’accorde aucun rating à cet emprunt « senior non sécurisé » libellé par coupures de 100.000 euros. Moody’s lui attribue pour sa part une note Ba2, dans la catégorie spéculative.
Précisons que les emprunts refinancés ont été émis en 2017, l’année où Intrum a vu le jour à travers la fusion entre Intrum Justitia et Lindorff, deux des plus importantes sociétés du secteur de recouvrement de dette. Aujourd’hui, la nouvelle entité qui travaille pour des entreprises, des organisations, des gouvernements, compte 9.000 employés dans 24 pays d’Europe dont la Grèce, où elle a acheté le portefeuille de prêts non performants de la banque Piraeus Bank. L’opération est vue positivement par les analystes de SpreadResearch qui estiment l’activité acquise « hautement profitable », dans un pays qui regorge d’opportunités dans le secteur de la gestion de prêts non performants.
Cotée à la Bourse de Stockolm, Intrum affiche une capitalisation boursière de l’ordre de 33 milliards de couronnes suédoises, soit environ 3 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires du groupe a été de 13,4 milliards de couronnes (+/- 1,27 milliard d’euros au cours actuel) l’année dernière et son bénéfice net de 1,94 milliard (+/- 183 millions d’euros). L’endettement net représentait à fin décembre 4,3 fois l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) - en d’autres termes, l'endettement de la société est couvert à raison de 4,3 fois par son résultat opérationnel -, mais le groupe est « totalement engagé pour atteindre d’ici 2020 la fourchette de 2,5 à 3,5 fois ».
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