Alors que le sommet international sur le climat débutera dans moins de deux mois à Paris, on assiste à une explosion des émissions de « green bonds », ces « obligations « vertes » qui permettent aux investisseurs de financer des projets d'énergie renouvelable.
Pour rappel, une obligation « verte » est une obligation tout ce qu’il y a de plus classique, si ce n’est que les fonds récoltés lors de l'émission doivent être destinés à financer la transition énergétique et des projets durables, respectueux de l’environnement.
Si pendant longtemps, ce type d’émission obligataire est restée l'apanage des institutionnels comme la Banque mondiale, on remarque que de grands groupes industriels comme EDF (PA:EDF) et Vestas y ont également recours, au même titre que la foncière Unibail Rodamco pour financer des bâtiments à énergie positive.
Selon Standard & Poor's, l'engouement des entreprises qui cherchent à capter de nouveaux investisseurs est tel que les émissions de « green bonds » pourraient atteindre jusqu'à 100 milliards de dollars l'année prochaine, contre à peine cinq milliards en 2012.
Et force est de constater que la demande des investisseurs est belle et bien présente, les émissions de dettes vertes étant généralement sur-souscrites plusieurs fois. Mais si la demande est de plus en plus forte, ces mêmes investisseurs exigent également davantage de garanties quant à l'objectif environnemental et sociétale réel des obligations vertes.
Certains craignent en effet que le concept de « green bonds » ne se réduise à une opération de marketing ou de communication abusive (greenwashing), dont le but serait avant tout de capter une nouvelle catégorie d’acteurs : les investisseurs éthiques ou « socialement responsables ».
Dès lors, pour éviter tout soupçon, les entreprises font de plus en plus souvent appel à des agences de certification indépendantes comme DNV et Vigeo, qui n'est autre que le leader en Europe de l’évaluation de la responsabilité sociale.
EDF boucle la plus grosse émission de dette verte en dollars
Electricité de France fait partie des entreprises qui participent à l'émergence des « green bonds ». L’électricien français, qui entend doubler sa capacité renouvelable à environ 50 GW d’ici 2030, a besoin de fonds d’où le recours « green bonds ».
Pas plus tard que le 8 octobre, il a d'ailleurs bouclé la plus importante émission verte en dollars jamais réalisée par une entreprise industrielle. Cette obligation d'une maturité de 10 ans est rémunérée par un coupon de 3,625%.
Selon Thomas Piquemal, directeur financier du groupe, ce procédé permet « d’attirer des investisseurs nouveaux qui ne seraient jamais venus acheter de la dette d’EDF ». Ce dernier précise qu'EDF a mandaté les experts indépendants de Vigeo, pour garantir aux investisseurs que leur argent ira bel et bien vers des projets renouvelables.
Parmi les émissions qui répondent aux critères de label « green bond », citons également l'emprunt du fabricant danois de turbines d'éoliennes Vestas Wind Systems, qui affiche une maturité égale au 11 mars 2022 et propose un coupon de 2,75% (coupures de 100.000 euros). L'obligation est disponible actuellement sous le pair à 98% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à 3%. L'opération a été validée par l'agence de certification DNV.