Si vous souhaitez profiter du repli de près de 6% du dollar canadien depuis le premier janvier, ou tout simplement diversifier votre épargne dans une devise étrangère, vous trouverez peut-être votre bonheur dans la nouvelle obligation à long terme émise par AB InBev.
Cette nouvelle obligation, remboursable dans trente ans, offre un coupon fixe de 4,32% que le géant de la bière s’engage à verser aux mois de novembre et mai de chaque année jusqu’à l’échéance.
Accessible par coupure de 1.000 dollars canadiens, soit approximativement 667 euros, cette obligation se traite à la hausse dans les premiers échanges sur le secondaire. Il faut en effet compter sur un cours indicatif de 101,50% du nominal pour l’acheter, ce qui ramène son rendement annuel à 4,25%.
AB InBev Finance Inc, l’émetteur de cet emprunt de 700 millions de dollars canadiens, est noté « A- » dans la catégorie investissement chez Standard & Poor’s et « A3 » chez Moody’s.
Vous pouvez prendre connaissance des résultats du groupe belgo-brésilien sur la page investisseur de son site internet.
Le pétrole et Trump fragilisent la devise
Outre l'incertitude liée à l’émetteur, il y a lieu ici d'être attentif au risque de taux, compte tenu de la longue maturité de l’obligation, mais aussi de l’évolution de la devise d’émission.
Notons à ce titre qu'après avoir été l’une des monnaies en vue l’année passée, s’adjugeant non moins de 7% face à l’euro, la devise canadienne a pratiquement abandonné tous ses gains de 2016, plombée par le recul des produits pétroliers ces dernières semaines.
Pour rappel, le dollar canadien est considéré par les cambistes comme une « devises pétrolières » par excellence, en raison de la grande dépendance économique du pays à sa production d'hydrocarbures.
Or, depuis la mi-avril, le pétrole a reculé de près de 10% sur les marchés internationaux, sur fonds d’inquiétudes liées au rebond de la production américaine qui atténue les efforts déployés par les principaux producteurs.
La devise semble également impactée par la dégradation des relations qu’entretient le Canada avec son grand voisin américain, lesquelles se sont quelque peu dégradées depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Alors que près de 75% des exportations canadiennes sont à destination des Etats-Unis, le Président américain a notamment accusé le Canada de profiter des États-Unis dans le domaine des produits laitiers, du bois d’oeuvre et de l’énergie. Des déclarations qui vont de paire avec la volonté de Donald Trump de renégocier le traité de libre-échange nord-américain (Alena).