Air Liquide (PARIS:AIRP), Renault (PARIS:RENA), Caterpillar (NYSE:CAT), IFC… les émetteurs étrangers sont de plus en plus nombreux à solliciter le marché obligataire en yuans. Une bonne nouvelle pour les investisseurs à la recherche de diversification aux devises traditionnelles que sont l'euro, le dollar ou encore le sterling.
La Banque Mondiale fut parmi les toutes premières à émettre de la dette libellée dans cette devise, avec comme objectif d’aider la Chine à accroître l’utilisation du yuan sur les marchés financiers et de renforcer se détention par les intervenants étrangers. Des groupes comme Unilever (LONDON:ULVR), Volkswagen et Renault allaient lui emboîter le pas.
A l'occasion d'une émission d'un milliard de yuans réalisée l’année passée, Patrick Claude, directeur financement et trésorerie chez Renault, expliquait qu’émettre des obligations en yuans donnait la possibilité de profiter de la manne de cash disponible en yuans offshore (*), de se faire connaître auprès des investisseurs locaux ou encore, de financer ses activités chinoises comme la construction d’une usine que Renault doit ouvrir en 2016 avec son partenaire Dongfeng.
Emettre directement en yuans pour un groupe européen permet également d’améliorer sa couverture contre le risque de change et d’obtenir de meilleurs taux. Pendant longtemps, Renault facturait ses ventes de véhicules à sa filiale chinoise en dollars ou en euros. Renault Chine, qui vendait à son tour aux concessionnaires chinois, se chargeait alors de convertir ces devises en yuans.
Mais en 2011, Renault a pris la décision de facturer directement en yuans à sa fililale. « Cela nous permet de traiter les opérations de change depuis Paris et d'obtenir de meilleurs taux », précisait Patrick Claude dans les colonnes du Figaro.
Air Liquide, Total, Caterpillar, …
Outre Renault, Air Liquide et Lafarge (PARIS:LAFP), via sa filiale chinoise Sichuan Shuangma Cement, sont également venus solliciter le marché en yuans ces derniers mois.
Début janvier, Air Liquide (PARIS:AIRP) a proposé un coupon de 3,97% pour son obligation à échéance 2022. Cette émission de 500 millions de yuans (68 millions d'euros) était destinée à financer des projets d'investissements industriels en Chine, dans la province de Fujian.
En 2013, c'était le pétrolier Total (PARIS:TOTF) qui plaçait pour plus d’un milliard d’obligations à échéance 2018 avec un coupon de 3,75%. Plus récemment, la Commonwealth Bank of Australia a bouclé l'émission d'un emprunt 4,50% - 2018 tandis que Caterpillar a offert au mois de novembre dernier un coupon de 3,40% pour son obligation à maturité 2017.
Une obligation par coupures de 10.000 yuans
Notée « AAA » chez Standard & Poor’s, l’International Finance Corporation (IFC), principale institution mondiale de développement au service du secteur privé, a proposé fin de l’année passée un coupon de 3,10% pour son obligation 2019. Celle-ci se traite actuellement à 98% du nominal.
A la différence des émissions ci-dessus, la coupure de négociation est fixée à 10.000 yuans. A noter qu'en passant par les services de la Société de Bourse Goldwasser Exchange, il est possible de se la procurer à partir de 150.000 yuans (soit +/- 21.000 euros).
Précisons qu'il s'agit d'une obligation libellée en yuans CNH, surnommée également « Dim Sum Bonds ». Elle est émise et traitée sur la place de Hong Kong. Par convention, le paiement des intérêts et le remboursement de ces obligations se fera en euros, sur base taux de change fixé au moment de l’opération.