Eclaircie outre-Manche pour Jaguar Land Rover. Soutenu par la Chine, le constructeur qui se veut garant d'un certain luxe à la britannique a bouclé le troisième trimestre sur un bénéfice opérationnel supérieur aux attentes, de quoi rassurer les obligataires.
Au vu de la réaction du marché, le constructeur de grosses cylindrées a manifestement atténué certaines craintes à son égard en publiant des trimestriels marqués par un chiffre d’affaires en hausse de 8% sur un an à 6,1 milliards de livres.
Une performance rendue possible grâce au bond de de 24% des ventes en Chine, où les efforts du groupe visant à améliorer ses relations avec les concessionnaires et résoudre les problèmes d'approvisionnement dans son usine de Changshu (Est de la Chine), ont porté leurs fruits.
On notera cependant que la bonne performance en Chine a compensé la baisse des ventes de JLR sur son marché domestique ainsi que sur le continent nord-américain.
Le fabricant basé dans le Warwickshire a par ailleurs bouclé la période sur un bénéfice avant impôts de 156 millions de livres, à comparer d’une perte de 90 millions à pareille époque l’an passé.
Propriété pour mémoire du géant indien Tata Motors, la firme britannique signe donc son retour dans le vert après un début d’année plus que difficile, marqué par une défiance à l’égard des moteurs diesel présents dans ses SUV et qui composent la majeure partie de son catalogue.
Le retournement du marché asiatique avait également plombé les comptes du fabricant, tandis que les incertitudes liées au Brexit étaient venues perturber ses calendriers de production.
Autant de raisons qui avaient poussé le management à passer pour 3,1 milliards de dépréciations en janvier dernier et licencier 4.500 personnes, dans le cadre d'un programme de réduction des coûts de 2,5 milliards de livres qui est pratiquement bouclé.
Nette baisse des rendements obligataires
Sur le secondaire, le constructeur est présent sur de multiples échéances et devises. Parmi d’autres, son obligation à six ans est recherchée avec un cours qui vient de gagner cinq points en l’espace de quelques séances à 94,50% du nominal.
Le rendement à l’échéance, qui dépassait encore les 7% lors de notre dernier point sur la valeur, est ramené au passage à 5,50% (rating spéculatif « B+ » chez Standard & Poor’s).
Les trimestriels y sont naturellement pour quelque chose, tandis que les intervenants de marché auront peut-être prêté oreille aux propos de Ralf Speth, directeur général de Jaguar Land Rover.
Soulignant que JLR avait été l’un des premiers constructeurs à relever les défis auxquels le secteur est confronté, il a expliqué que son groupe avait résisté à des « circonstances difficiles » et passait maintenant à une « offensive de produits », avec notamment la nouvelle mouture de l’iconique Land Rover « Defender ».