Les rendements des obligations Jaguar Land Rover ont progressé tout au long de juillet, au point de tutoyer les 7% en fin de mois. Les derniers chiffres de ventes communiqués par la firme d’outre-Manche n’ont manifestement pas rassuré les créanciers.
L'activité reste pour le moins sous pression chez le constructeur qui se veut garant d'un certain luxe à la britannique. Les ventes cumulées de ses deux marques ont ainsi atteint 47.000 unités au mois de juin, en repli de 9,6% sur un an.
Pour autant, tout n’était pas à jeter dans le bulletin mensuel du constructeur de la Discovery. Malgré les incertitudes entourant le Brexit, qui ont fait plonger l'industrie automobile britannique pour le douzième mois consécutif, le groupe a signé un mois de juin record sur son territoire domestique.
En outre, toujours en glissement mensuel, ses ventes en Chine affichent un bond de 23,1%, confirmant par là les projections de Tata Motors, propriétaire de Jaguar Land Rover.
Le géant indien disait il y a quelques mois s’attendre à ce que sa filiale haut de gamme renoue avec la rentabilité lors de son exercice fiscal débuté en avril, « à la faveur de réductions de coûts et d’un marché chinois qui commence à montrer des signes de stabilisation ».
En glissement annuel, les ventes signent toutefois un recul de 12,3% en Chine, de 9% en Amérique du Nord et de 11,7% en Europe.
Virage vers l'électrique
S’il n’échappe pas au ralentissement mondial du marché, on rappellera que Jaguar Land Rover est pénalisé plus que d’autres par la mutation de l’industrie automobile, le changement de comportement des consommateurs et la désaffection pour le diesel, moteur utilisé sur la majorité des grosses cylindrées qui composent son catalogue.
La gamme proposée par Jaguar Land Rover en Europe affiche d’ailleurs l’un des plus mauvais bilans en matière d’émission de gaz à effet de serre, laissant encourir au constructeur d'énormes pénalités pour ses dépassements de CO2 à partir de 2021.
Inutile dès lors de préciser que le constructeur fondé par Sir Wlliam Lyons ne peut se permettre de louper le virage de l’électrique. Un tournant onéreux, nécessitant d’énormes investissements pour la marque (plus de quatre milliards d’euros).
S’il prévoit de proposer une déclinaison électrique pour tous ses modèles dès l’année prochaine, on notera que le constructeur propose déjà le très innovant I-Pace. Cet SUV 100% électrique de Jaguar est d’ailleurs l’un des seuls modèles dont les ventes ont progressé ces derniers mois.
Du haut rendement
Comme évoqué en introduction, les investisseurs ont revu à la hausse ces dernières semaines leur prétention de rendement pour se positionner sur de la dette obligataire marquée du sceau JLR. Ce qui se traduit par une baisse de cours, puisque le prix d'une obligation évolue à l'inverse de son rendement.
L’obligation en euro que doit rembourser Jaguar Land Rover Automotive Plc en 2024 se traite ainsi aux alentours des 87% du nominal, de quoi tabler sur un rendement à l’échéance de 7%.
En ce qui concerne la qualité de crédit du constructeur, Standard & Poor’s accorde à l'obligation sous revue un rating spéculatif « B+ ».