Le premier ministre japonais Shinzo Abe vient de remporter hier les élections sénatoriales lui permettant de poursuivre sa politique de relance économique. Le but de ces mesures, baptisées « Abenomics », vise à sortir le pays de plus de quinze années de déflation et de yo-yo économique. Le Parti libéral-démocrate (ou « PLD », la droite locale) de Shinzo Abe sort renforcé de ces élections pour lesquelles il occupait la place de grand favori.
La chaîne NHK a été la première à annoncer la victoire du PLD et de son allié du Nouveau Komeito (l’équivalent du « centre » français). Cette alliance politique a ainsi conquis la majorité absolue de la chambre haute. Shinzo Abe a donc réussi son pari en profitant de son excellent taux d’opinions favorables au sein la population nippone (plus de 60% de bonnes opinions) suite à son retour au pouvoir il y a déjà sept mois.
A de nombreuses reprises nous avons eu l’occasion d’aborder dans nos analyses la politique de relance économique prônée par M. Abe. La faible participation électorale et la division de l’opposition ont su profiter au PLD. Pourtant, et c’est une première au Japon, la campagne électorale fut autorisée sur internet. Via cette nouvelle victoire, Shinzo Abe a désormais un réel boulevard devant lui.
Concrètement, le Premier ministre Abe dispose désormais de trois ans sans aucune élection nationale. De plus, il a entre ses mains tous les leviers disponibles grâce à l’alliance politique créée entre le PLD et le Nouveau Komeito. Cette coalition contrôle désormais plus des deux tiers de la chambre basse nippone et, comme annoncé par Shinzo Abe, cette élection aura pour mérite de « garantir la stabilité politique » à l’archipel.
Et c’est cet appel à la stabilité qui a su convaincre malgré la forte abstention puisque le pays a connu sept changements de Premier ministre depuis 2006 ! En tant que troisième puissance économique mondiale, le Japon ne pouvait pas se permettre une instabilité politique couplée à de fortes turbulences économiques. Il est clair que ce type de conséquences ne sont jamais délimitées aux seules frontières nationales mais sont réellement susceptibles d’enrayer la croissance mondiale.
Confiant, Shinzo Abe a ainsi déclaré à la presse peu avant le scrutin « Nous sommes au seuil de la reprise économique ». Dans les faits, la situation économique réelle est bien plus contestable et nous avons eu l’occasion de l’aborder à de multiples reprises (voir notre analyse du 12 juillet : http://www.univers-bourse.com/analyses/en-coulisse/japon-les-injections-ne-dureront-pas-eternellement-analyse-eurjpy). Les analystes sont en effet très partagés quant à l’utilité des Abenomics alors que le pays enregistre un léger frémissement de son activité.
On peut désormais parler d’embellie économique dans le cas du Japon, mais comment savoir si les injections massives de liquidités prônées par Shinzo Abe en sont réellement responsables ? Cette politique, comparable à celle de la Réserve Fédérale américaine, n’a pas non plus entrainé les Etats-Unis vers une sortie de crise rapide et efficace mais plutôt vers une croissance modérée et lente. Pour le moment, le bras armé d’Abe (la Banque du Japon, ou « BoJ ») poursuivra donc sa dévaluation colossale du yen.
En relançant notamment les exportations, particulièrement vitales pour l’économie nippone, Abe a su attirer l’attention des investisseurs internationaux et des marchés financiers. Dans les prochains mois, des dérégulations massives et des modifications structurelles du marché du travail sont à attendre. La « troisième flèche » de la politique économique de Shinzo Abe prévoit en effet de relancer le potentiel de croissance de l’archipel après le choc du séisme, du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011.
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