Quand on pense au monde de la santé en Bourse, on pense aux groupes pharmaceutiques, comme Sanofi (PA:SASY), les biotechnologiques et les medtech, mais rarement au monde de l'homéopathie.
C'est un domaine pourtant à ne pas négliger. Sachez déjà que les médicaments homéopathiques bénéficient en France d'un statut officiel depuis 1965. On estime que 36% des Français ont recours régulièrement à ces produits. Au niveau mondial, le marché de l'homéopathie représente environ 0,5% des ventes de médicaments. Ce marché n’est pas négligeable et ces médicaments suscitent un intérêt certain.
Tenez, je suis sûr que vous connaissez le sirop Stodal, le sédatif PC ou l'Oscillococinum. Des produits commercialisés par le groupe Boiron (PA:BOIR). Introduite en Bourse en 1987, la société a plus de quatre-vingt ans. Boiron possède vingt filiales dans le monde et cinq laboratoires de production. Son chiffre d'affaires a doublé en douze ans. Le groupe se porte comme un charme.
Jugez plutôt. Sur le premier semestre, Boiron a vu son chiffre d'affaires progresser de 3,2% à 284,3 M€, avec une rentabilité restant, sans doute, à un niveau très élevé. En effet, nous sommes dans un business à très fortes marges. Pour s’en convaincre, observons l'exercice 2015 : Boiron a réalisé un chiffre d'affaires annuel de 607,8 M€, avec une marge d'exploitation de plus de 20% et une marge nette de 12,2%. L'an dernier, le groupe subissait la dépréciation du rouble et des conditions économiques détestables dans le pays. Il faut savoir que sur le quatrième trimestre 2015, le chiffre d'affaires en Europe, hors France, a reculé de 25,7%.
Sur l'exercice actuel, on peut tabler sur une nette amélioration des performance opérationnelles. Il est possible de parier sur une marge opérationnelle supérieure à 21% et sur une marge nette supérieure à 13%. Certains analystes sont même plus haut en termes de consensus.
Boiron dispose d'une situation financière très saine avec une trésorerie nette positive de l'ordre de 200 M€. Cela représente un gearing négatif, permettant de voir venir, voire de mener des opérations de croissance externe.
Mercredi, la publication du chiffre d'affaires semestriel a été suivi d'une forte hausse du titre : +5,7%. L'action perd plus de 11% sur un an, mais tout simplement parce que 2015 n'a pas été un excellent cru. Je pense qu’on peut être assez optimiste et croire à un rattrapage de l'ordre de 10%.
Vous me direz : "le titre est assez cher avec un PER de 17". Traditionnellement, au vu de sa forte rentabilité, l'action n'est jamais donnée.
Détenu à hauteur de 62,4% par la famille Boiron, le groupe n'est pas à vendre, mais sait-on jamais... Se payer Borion revient à débourser moins de 2 Mds€, même en tenant compte d'une très forte prime. Pas de quoi effrayer les géants pharmaceutiques habitués au gigantisme et à des deals beaucoup plus impressionnants !
Surveiller donc du coin de l'œil cette belle petite pépite.