M. Paulson et Bernanke pressent le congrès de voter le plan du Trésor visant à reprendre pour 700 mds les actifs « illiquides » détenus par les institutions financières américaines. Devant la commission bancaire du Sénat, le ton était clairement à la gravité :
« Une intervention du Congrès est nécessaire très rapidement pour stabiliser la situation et prévenir ce qui pourrait sinon avoir de sérieuses conséquences pour nos marchés financiers et pour notre économie. [...] Je pense que si les marchés du crédit ne fonctionnent pas, des emplois seront détruits, le taux de chômage va s'accroître, plus de maisons seront saisies, le PIB va se contracter et l'économie ne sera tout simplement plus capable de se redresser » - Ben Bernanke, mardi 23 septembre, devant la commission bancaire du Senat.
Alors que les marchés attendent que le congrès vote rapidement ce plan et y ajoute même plusieurs mesures visant à soutenir les ménages et les entreprises américaines, les inquiétudes se sont quelque peu apaisées sur les marchés hier. Ceci s'est traduit par une stabilisation des rendements obligataires, un redressement de l'USD contre toutes devises et un léger repli des prix des matières premières. Les places boursières continuent néanmoins de marquer le pas et clôturent en baisse en Europe comme aux Etats-Unis.
Du côté des statistiques économiques publiées hier, pas de surprise, elles étaient décevantes, et même au-delà des prévisions :
- En France la consommation des ménages pour le mois de juillet est ressortie en recul de 0.3% contre -0.1% attendu et après +0.4% en juin.
- Aux Etats-Unis, l'indice d'activité de la Fed de Richmond a atteint un niveau proche de ses plus bas historiques pour septembre à -18
C'est encore une journée délicate qui attend les marchés aujourd'hui et qui ne devrait pas être porteuse de nouvelles positives :
- Le Président de la Fed s'exprimera devant le comité économique du Sénat. Les marchés attendent qu'il précise les orientations à venir de la politique monétaire américaine. Le risque est qu'il écarte la possibilité d'une baisse des taux directeurs, que les marchés considèrent néanmoins comme nécessaire.
- Surtout les statistiques des ventes de maisons existantes pour le mois d'août devraient rappeler la situation dramatique du marché de l'immobilier américain et peser ainsi clairement sur la tendance.