Dans un marché soumis à un fort courant vendeur, Kraft Heinz reculait de plus belle la semaine passée à la bourse de New York. En cause, les nouveaux résultats décevants publiés par le numéro 5 mondial de l’alimentation.
Les temps sont difficiles pour le Roi du Ketchup Heinz. Fragilisé par le changement des habitudes alimentaires, le groupe américain a bouclé le premier semestre de l'année sur un bénéfice net réduit de moitié à 854 millions de dollars.
Une nouvelle fois, les bénéfices ont été grevés par de sérieuses dépréciations d’actifs (plus d’un milliard de dollars), note la direction du groupe. Des dépréciations passées notamment sur les activités de produits réfrigérés aux Etats-Unis.
Les ventes du géant de l’alimentaire, propriétaire des marques Oscar Mayer (Hot Dog) et Capri Sun (jus de fruit), affichent pour leur part un repli de 5% sur un an à 12,37 milliards.
Comme bon nombre d’acteurs du secteur, Coca-Cola (NYSE:KO) en étant l'une des illustrations, Kraft Heinz fait face à l’émergence de nouveaux modèles de consommation, et ce même aux Etats-Unis, ce qui pèse sur ses revenus.
La variante biologique et sans sucre ajouté de son célèbre ketchup rencontre certes, un succès. Mais cela reste insuffisant pour la firme résolument ancrée sur des produits hautement transformés.
Capitalisation boursière réduite de moitié
Cette nouvelle publication décevante a fait chuter l'action Kraft Heinz à la bourse de New York, dont la performance négative dépasse désormais les 50% depuis le début d’année.La chute atteint même 75% si l’on s’en réfère au sommet historique du titre observé en février 2017.Selon certains observateurs, le fait que les comptes semestriels publiés jeudi n’étaient pas audités a renforcé la tendance baissière.Le management a en effet annoncé qu’il n’était pas en mesure de déposer un formulaire 10-Q à la date d'échéance prescrite. Pour cause, il « continue d'exécuter et de tester certaines méthodes de dépréciation d’actifs, tant pour le premier que pour le deuxième trimestre de 2019 ».
Cette fois-ci, les obligataires sanctionnent
Si les obligataires n’avaient pas réagi négativement aux dernières publications trimestrielles, rassurés notamment par l’annonce d’une baisse du dividende destinée au désendettement de l’entreprise, ils ont fait cette fois-ci preuve de moins d’indulgence.
L’obligation que le géant de l'alimentaire s'engage à rembourser en 2026 vient en effet de perdre deux points, avec un cours ramené aux alentours des 97% du nominal, portant le rendement à l’échéance à 3,40%.
Libellée par coupures de 2.000 dollars, l’obligation est jugée de bonne qualité par Standard & Poor’s, l’agence lui attribuant un rating « BBB ».