Démission de dirigeants, augmentation de capital, cessions d’actifs, nouvelle dégradation chez Standard & Poor’s, l’actualité a été plutôt fournie ces dernières semaines pour Noble Group, le premier négociant de matières premières en Asie.
Durement impacté par la baisse du prix des matières premières ces dernières années, Noble Group, en difficultés financières et endetté, est scruté de près par les investisseurs, surtout depuis les accusations de malversations comptables lancées par le blogueur (anonyme) Iceberg Research l’année dernière.
Pour restaurer son bilan, l’entreprise a pris une série de mesures. Sous l’impulsion de son CEO Yusuf Alireza, elle a par exemple vendu sa division spécialisée dans le négoce agricole Noble Agri. Outre son rôle déterminant dans cette cession, Alireza a permis à l’entreprise d’obtenir récemment des crédits bancaires, lui permettant de faire face à ses échéances immédiates. L’annonce fin mai de la démission de Yusuf Alireza a donc créé la surprise auprès des investisseurs.
En parallèle du départ d’Alireza, le négociant en matières premières a fait part de son intention de vendre sa filiale américaine Noble Americas Energy Solutions (NAES), considérée par les observateurs parmi les divisions les plus rentables du groupe.
Quelques jours plus tard, Noble Group annonçait le départ (d’ici douze mois) de son président et fondateur, l’homme d’affaires britannique Richard Elman, mais également une augmentation de capital de 500 millions de dollars.
Standard & Poor's dégrade la note
Si la perspective de voir l’entreprise lever de l’argent frais pour renforcer son bilan est plutôt positive pour les créanciers obligataires, les agences de notation restent quant à elles très prudentes.
Standard & Poor’s a d'ailleurs dégradé il y a quelques jours d'un cran à « B+ » la note du groupe, tout en maintenant sa perspective négative. En clair, un nouvel abaissement n’est pas à exclure. L’agence s’inquiète notamment de la baisse des liquidités de l’entreprise.
Net rebond de l'obligation 2020
Sur le secondaire, l’obligation Noble Group (6,75% - 2020) est disponible ce jeudi à 83% du nominal, un prix bien supérieur aux 55% de début janvier, lors de notre dernier point sur la valeur. Une nette remontée qui s’expliquer par le rebond du prix des matières premières ces dernières mois.
Mais le rendement annuel de 13% reflète toujours l’aspect particulièrement risqué de cette obligation, lié à la situation financière de Noble Group.
L’investissement est fixé à 100.000 dollars en nominal (risque de change).