L'Allemagne entre pour et le contre

La journée s'annonce calme. Les principales paires de devises évoluent dans des fourchettes étroites, compte tenu d'une situation inchangée depuis deux semaines et de l'absence de statistique majeure attendue ce lundi. Les dirigeants européens examinent la demande par la Grèce d'un prolongement de deux ans du délai de déficit budgétaire, la France semblant encline à la clémence à en juger par les médias, tandis que les pays triple A, tels l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande et les Pays-Bas y paraissent moins favorables. De fait, Jörg Asmussen a déclaré que la sortie de la Grèce ne déclencherait pas un scénario catastrophe, mais qu'elle n'était pas souhaitable.

De son côté, Jean-Claude Juncker a clarifié ses remarques sur le même sujet : "J'ai bien dit qu'une sortie serait gérable. Ce que je voulais dire, c'est que ce serait techniquement gérable. Mais ce serait ingérable sur le plan politique, en ce que cela génèrerait des risques imprévisibles". Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a prévenu que l'Allemagne paierait au prix fort un éclatement de la zone euro. De nombreuses études ont traité la question de la charge de la dette sur l'Allemagne en cas de maintien ou de rupture du bloc monétaire. Berlin est le premier contributeur au financement des plans de sauvetage mis en œuvre jusqu'ici et un départ de la Grèce accroîtrait sensiblement le ratio dette/PIB. Concernant la crise du rendement souverain en Espagne et Italie, troisième et quatrième économies de l'UME, Mario Draghi a indiqué que la BCE aiderait le fonds de secours à travers des achats d'obligations d'Etat sur le marché secondaire sans restriction attachée au risque de durée ou de bilan, dans la mesure où la hausse des rendements perturbe la transmission monétaire à l'économie réelle, ce qui entre dans le mandat de la banque centrale.

Aujourd'hui, la Bundesbank a réitéré son opposition à la reprise des rachats obligataires par la BCE, faisant état de risques importants. A la lecture de l'annonce, il semble que la Buba s'inquiète du bilan, le programme pouvant s'avérer illimité puisque l'institution francfortoise a le pouvoir de faire marcher la planche à billets. L'autorité monétaire allemande a par ailleurs également évoqué les risques liés au projet de supervision des banques européennes par la BCE. Dans la foulée, l'euro a effacé ses gains vis-à-vis du dollar, pour s'établir à la MME aplatie à 18 jours autour de laquelle il a campé la semaine dernière. L'EURUSD suit une tendance latérale depuis le 10 août marquée par de légères fluctuations et devrait rester dans cette configuration sauf avancée politique majeure, peu de statistiques européennes étant attendues cette semaine.



EURUSD
L'EURUSD s'est négociée la semaine passée dans la fourchette latérale comprise entre 1,2256 et 1,2286, restant au sein du canal supérieur de Bollinger à 20 jours. Les marchés anticipant une autre semaine pauvre en nouvelles économiques, nous devrions assister à une lente progression de l'EURUSD. Nous doutons cependant de la capacité des hausses à trouver des acheteurs pour franchir nettement la barre des 1,2446, il faut donc s'attendre à des renversements de tendance intrajournaliers. Nous continuons de croire qu'une nette cassure du support des 1,2241 serait considérée comme un mouvement baissier. Toutefois, jusqu'à ce qu'on atteigne ce niveau, nous ne prendrons pas position. Les prochains niveaux de support se situent à 1,2386 (plus haut des 14 & 17 août), 1,2241 (plus bas du 10 juil), 1,2160 (plus bas du 13 juil), 1,2046 (plus bas du 25 juil), 1,2000 (support psychologique) puis 1,1870 (plus bas du 7 juin). Les premiers niveaux de résistance se situent à 1,2446 (plus haut du 7 août), 1,2592 (retracement de fibo de fév/juil), 1,2685 (plus haut du 19 juin & plus bas du 20 juin), 1,.2754 (plus haut du 20 juin), 1,2826 (plus haut du 22 mai), 1,2906 (support devenu résistance), 1,3066 (plus haut du 8 mai).

GBPUSD
La paire GBPUSD a atteint petit à petit de nouveaux plus hauts de 1,5744 la semaine dernière, mais le rythme de progression que vous avons connu depuis début août a clairement ralenti un peu (avec une perte de gains vendredi, qui n'a pas enregistré de nouveaux plus hauts). En dépit des dernières données économiques ressorties pires que prévu qui ont entraîné la paire à effectuer de violents mouvements baissiers, les corrections semblent de courte durée et la paire continue de se négocier dans un canal haussier clair, bien au sein du canal supérieur de Bollinger à 20 jours (1,5776). Une cassure nette de cette résistance conduira probablement la paire vers le sommet du 22 mai à 1,5845. Les prochaines résistances se trouvent à 1,5776 (plus haut du 27 juil), 1,5845 (plus haut du 22 mai), 1,5954 (plus haut du pivot du 1er mars). La zone de support est située à 1,5702 (plus haut du 15 août), 1,5564 (plus bas du 8 août), 1,5656 (plus bas du jour), 1,5458 (plus bas du 26 juil), 1,5405 (plus bas du 8 juin), 1,5390 (plus bas du 6 juin) ensuite 1,5266 (plus bas du 13 jan).

USDJPY
Les données techniques n'ont vraiment pas changé au début de cette semaine de négociation. L'USDJPY a réussi à clôturer hier nettement au-dessus de la bande UBB à 20 jours pour la deuxième séance consécutive et semble aujourd'hui avoir adopté cette bande comme support, dans un élan pour clôturer à la hausse à cette fin de semaine. La paire s'efforce actuellement d'atteindre le niveau de Fibonacci à 23,6 % de la chute de 79,934 à 77,911 enregistrée par la paire en juillet a cassé la résistance des 79,18 et visera ensuite le sommet du 3 août à 79,79. Les indicateurs de dynamisme continuent d'être complètement haussiers, l'histogramme MACD n'affichant aucun signe de retournement. Le RSI suit aussi une tendance haussière tout en restant bien au sein de la zone 30-70. Les prochains niveaux de résistance restent à 79,79 (plus haut du 3 août), 80,21 (renversement), 80,14 (plus haut du 2 mai), 81,60 (correction haussière manquée), 82,56 (plus haut du 6 avril), 82,99 (plus haut du 3 avril) puis la résistance du niveau de déclenchement à 83,40. Si l'USDJPY passe au-dessous du plus bas du pivot du 6 juin et sommet de la tendance baissière, les prochaines zones de support seront 78,81 (plus haut du 19 juil), 77,90 (plus bas du 1er août — juil), 77,66 (plus bas du 1er juin), 77,36 (plus bas du 13 fév) puis 76,58 (plus bas des 3 & 17 jan).

USDCHF
Après avoir essayé une nouvelle fois de franchir le support du canal haussier en formation de puis avril, l'USDCHF n'a pas pu casser la résistance des 0,9810 hier et les baisses du CHF ont tiré la paire vers les plus bas de la semaine dernière. En dépit des multiples efforts déployés pour rebondir, la tendance baissière qui prévaut actuellement semble peser de tout son poids sur tout dynamisme haussier. L'indicateur de dynamisme MACD montre que le mouvement négatif des cours ne s'est pas dissipé et se renforce encore. Les rebonds feront probablement face à des résistances à 0,9810 (plus haut du 10 août & canal haussier), 0,9900 (plus haut du 2 août), 1,0000 (résistance psychologique), 1,0070 (plus haut du pivot du 1er déc 11), 1,0149 (pivot de 2010) puis 1,0294 (plus haut du 10 sept 10). Les premiers niveaux de support doivent se trouver à 0,9657 (support clé), 0,9584 (clôture du 5 juil, ouverture du 6 juil), 0,9419 (plus bas du 17 juin), 0,9369 (support du 21 mai) puis 0,9183 (plus bas des 7 & 11 mai)

Léa Torbey Meouchi pour Swissquote