L'euro fortement attaqué, les craintes sur la croissance européenne sont ravivées
MARCHÉS ACTIONS
Après avoir débuté leur séance dans le vert, les places boursières ont terminé sans véritable direction partagées entre des achats techniques du début d’année et des statistiques ressorties moins bonnes que prévu. En effet, les dépenses de construction ont baissé contre toute attente sur le mois de novembre alors que l’activité dans le secteur manufacturier a reculé plus fortement que prévu le mois dernier. Dans ce contexte, le Nasdaq recule de 0,20% à 4 726,81 points, le S&P s’affiche presque à l’équilibre à 2 058,20 points à 0,03% et le Dow Jones parvient à progresser de 0,06% pour terminer la séance à 17 832,99 points.
Ce matin la Bourse de Tokyo n’a pas bénéficié des premiers achats de l’année et termine en baisse de 0,24% à 17 408,71 points pénalisée par les inquiétudes toujours fortes sur la croissance en Europe. L’activité manufacturière n’a quasiment pas progressé en Décembre laissant craindre une croissance nulle sur le dernier trimestre de l’année dernière. Les chiffres en provenance de la Chine viennent également renforcer les inquiétudes avec une croissance en décembre à son plus faible rythme sur 2014. Le Topix, plus large perd 0,46% à 1 401,09 points.
Sur les marchés européens, les indices sont attendus en baisse en ce début de semaine poursuivant leur repli de la fin de semaine dans un contexte d’inquiétude sur la conjoncture mondiale. Quelques minutes avant l’ouverture le contrat à terme de l’indice parisien perdait 0,76% à 4 218,5 points.
Toute l'équipe de Saxo Banque est heureuse de vous présenter ses meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
FOREX
Sur le Forex, l’aversion pour le risque est de mise. En effet, suite aux propos du président de la BCE, les cambistes privilégient les valeurs dites « refuges ». En fin de semaine dernière, faisant suite au risque de déflation, Mario Draghi a évoqué de nouvelles mesures dans la zone euro. Ces mesures qui pourraient se traduire notamment par des achats d’obligations des pays en zone euro qui sont en situation financière difficile, devraient être annoncées dès la prochaine réunion de la BCE qui se tiendra le 22 janvier.
Ainsi, dans ce contexte où l’appétit pour le risque n’est pas au rendez-vous, la monnaie unique perd du terrain face au dollar. Le cross EUR/USD est passé sous le seuil symbolique des 1,20$ et s’est traité au plus bas, à 1,1864$, soit son plus bas niveau depuis le mois de mars 2006. Actuellement la parité oscille dans un range compris entre 1,1920$ et 1,1985$.
L’euro se déprécie également face au yen. Dans son trend baissier, l’EUR/JPY est passé en dessous de son précédent support devenu résistance à 144.05 yens. La parité s’échange actuellement aux encablures des 143,92 yens, soit juste en dessous du seuil symbolique des 144 yens.
Le dollar américain a gagné du terrain face au franc suisse. Les cambistes ont porté l’USD/CHF au-dessus de sa résistance 1 fixée à 1,0044 CHF. Si la tendance haussière perdue pour la séance d’aujourd’hui, le cross pourrait rapidement franchir les 1,0100 CHF, sachant que dans le pic de volatilité rencontré dans la nuit, il a atteint pratiquement 1.02 avant de revenir vers 1.0050CHF.
MATIÈRES PREMIÈRES
Le pétrole ouvre la semaine dans le rouge et poursuit son mouvement baissier pour le troisième jour consécutif. Les futures abandonnent plus de 2 pour cent à Londres, après avoir perdu 5,1 pour cent la semaine dernière. Plus précisément, le WTI pour livraison Février perd donc $ 1,29 à $ 51,40 le baril dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange dans des volumes importants puisque ils étaient deux fois supérieurs à la moyenne des 100 jours. De son côté, le Brent pour le règlement Février lâche 1,15 $ à $ 55,27 le baril sur l’ICE Futures Europe.
L’Irak, le deuxième plus grand producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, prévoit d'augmenter les exportations de brut de ce mois, selon le ministère du pétrole. Le pays prévoit d'accroître ses exportations de brut à 3,3 millions de barils par jour ce mois-ci, selon Asim Jihad, un porte-parole du ministère du pétrole à Bagdad. Pour information, le pays a exporté 2,94 millions par jour en Décembre, son plus haut niveau depuis les années 1980.
L'Irak a par ailleurs conclu un accord avec la région kurde semi-autonome le mois dernier sur les exportations de pétrole à travers la Turquie, après des années de désaccord sur le droit de développer indépendamment ses ressources énergétiques. Le pacte permet d’expédier jusqu'à 550 000 barils par jour du nord de l'Irak au port méditerranéen de Ceyhan, le long d'un pipeline à la frontière turque exploité par le gouvernement régional du Kurdistan. Ainsi, la production de brut de l'Irak ajoute encore un facteur de surabondance générant ainsi une demande qui ne parvient toujours pas à rattraper son offre.
Dans l’actualité du pétrole, on notera aussi que le président du Venezuela, Nicolas Maduro, va se rendre en Chine pour des entretiens sur le financement et l'énergie et prévoit de visiter d'autres pays membres de l'OPEP pour tenter d’élaborer le futur des prix baril. Maduro cherche à tirer son pays loin de la récession sachant que l'effondrement des prix du pétrole a un impact important sur la baisse du PIB vénézuélien.
Enfin, en Russie, le plus grand producteur mondial de brut, la production a augmenté de 0,3 pour cent en Décembre à 10,667 millions de barils par jour, un record post-soviétique, selon les données préliminaires du CDU-TEK, le ministère de l'Energie russe.
Du côté des métaux précieux, l’année commence bien puisque l’or progresse de 0.6% à 1196.2$ l’once, et l’argent s’apprécie de 1.77$ à 16.05$ l’once. Les autres métaux précieux suivent la même évolution avec une once de platine qui grimpe de 1.1% à 1215.3$ et une once de palladium qui grappille 0.8% 801.66$.