La vente de dollars après l’annonce du FOMC a poussé l’USD/JPY sur le territoire de l’intervention et, tel un mécanisme d’horlogerie, la Banque du Japon a répondu en repoussant l’USD/JPY à la hausse après que celui-ci eût enregistré de nouveaux minima de 16 mois. En quelques minutes,l' USD/JPY a progressé de près de 100 pips, quittant ainsi son plus bas de 110.67. C'est la troisième fois en deux mois que la BoJ intervient pour acheter l'USD/JPY sous les 111. Alors que la BoJ a semblé moins pessimiste lors de sa politique monétaire, la récente progression du yen change la situation. Les responsables de politique monétaire au Japon s'attendaient à ce que la Fed prennent des mesures d'assouplissement, ceci ne s'est pas produit et le dollar fait désormais face au risque d'une tendance baissière. La BoJ peut attendre à 113, mais à 110-111 existe le risque de davantage de pertes pour l'USD/JPY. Le renforcement du yen constitue un problème majeur pour les exportations japonaises, notamment dans un contexte de ralentissement de la croissance en Chine et dans la zone euro. Si l'USD/JPY décline de nouveau, la BoJ pourrait prendre des mesures plus agressives.
Les chiffres américains meilleurs que prévus apportent du soutien au dollar. Le déficit du compte courant faiblit, les inscriptions au chômage se rapprochent de leur plus bas de 42 ans et l'indice de la Fed de Philadelphie atteint son plus haut. Pourtant, le dollar continue de régresser. Les inquiétudes des Janet Yellen concernant l'économie rendent les investisseurs sceptiques sur les prévisions de la Fed (les deux hausses des taux en 2016 semblent aujourd'hui ambitieuses). D'après les futures des fonds de la Fed, il y a 66 % de chances d'une hausse des taux en décembre, contre 80 % de chances avant le communiqué du FOMC. En d'autres termes, les marchés pensent qu'un seul relèvement des taux aura lieu cette année.
Le GBP/USD est la paire qui présenté le meilleur comportement de la séance. La livre grimpe à son plus haut d'un mois après les propos de la BoE. La BoE a maintenu ses taux d'intérêt inchangés et a souligné que le Brexit pourrait avoir des retombées sur les dépenses. La plupart du communiqué de politique monétaire de la banque a eu trait aux conditions financières qui se dégradent, aux fortes dépenses et aux inquiétudes concernant les salaires. Alors que la BoE n'est pas en position de relever les taux d'intérêt à court terme, les perspectives meilleures qu'attendues des responsables de politique monétaire sont très positives pour la livre. Le prochain objectif pour le GBP/USD est de 1.4500.
Les chiffres meilleurs que prévu de la zone Euro ont fait grimper l'EUR/USD. L'excédent commercial de la zone euro a décliné en janvier, mais moins que prévu, alors que les prix à la consommation ont progressé de 0.2 %. Ces chiffres permettent à l'EUR/USD de grimper.
La BNS a maintenu ses taux d'intérêt inchangés mais exprime ses inquiétudes concernant les perspectives de l'économie. Beaucoup espèrent une reprise lente du franc suisse et une reprise de la croissance chinoise. Le franc suisse gagne du terrain face à l'euro et au dollar US, alors que la BNS voit sa monnaie surévaluée.
Les dollars australien et néo-zélandais grimpent ce vendredi grâce à de bons chiffres économiques. La croissance du PIB en Nouvelle-Zélande s'est maintenu à 0.9 % au dernier trimestre. Les économistes se préparent à une baisse, notamment après que la banque centrale néo-zélandaise a revu à la baisse ses prévisions en matière de PIB. Le taux demeure à 2.3 % en glissement annuel. Suite à ces données, le dollar US a faibli et le NZD/USD est monté à son plus hait de deux mois.
Le nombre d'actifs en Australie est meilleur qu'escompté. L'Australie a créé de nouveaux emplois en février, une croissance en terme d'emplois à plein temps mais pas temps partiel. Le taux de chômage est descendu à 5.8 %, bien mieux que les 6 % prévus. Un des membres de la RBA a indiqué que la banque centrale appréciait que la baisse des taux d'intérêt n'ait pas eu d'effets sur le marché du travail.
L'USD/CAD passe sous les 1.30 alors que la hausse des prix du pétrole renforce la pression sur la paire. Les prix du pétrole approchent des 40 dollars et, dans le même temps, les matières premières et les devises continuent de monter. Les ventes au détail et les prix à la consommation devraient être publiés demain. Dans le contexte actuel, un recul des chiffres ne devrait pas beaucoup influer sur le dollar canadien.