La Banque d’Angleterre vient d’annoncer qu’elle laisse – sans surprise – sa politique monétaire inchangée (le taux directeur est maintenu à 0,5% et le montant du QE annuel reste fixé à 375 milliards de livres).
La Banque centrale britannique a 3 sujets de préoccupation : le Brexit; puis le Brexit, mais aussi et surtout, le Brexit.
Ce qui est le plus intéressant, ce sont les commentaires de Mark Carney dans le cadre de la conférence de presse qui a débuté à 13h30. La Banque d’Angleterre déplore que la hausse des prix demeure bien inférieure à l’objectif des 2% en rythme annualisé (qui ne sera probablement pas atteint avant 2018… et plutôt fin 2018) et s’alarme que le ralentissement économique observé au 1er trimestre menace de s’aggraver – en fait, c’est déjà le cas – au second, à cause du Brexit.
Mark Carney insiste lourdement – mais il ne fait que répondre aux questions des journalistes qui traitent toutes du même sujet – sur les risques relatifs à un éventuel Brexit, lequel empêche la BoE de formuler des prévisions fiables à court et moyen terme.
Si le Royaume-Uni quittait l’UE, la 1re conséquence serait un basculement dans la récession (« dégradation significative des perspectives de production et d’inflation »), l’instauration d’une période d’instabilité financière néfaste, un creusement des déficits, une hausse de l’inflation, une « sévère » chute de la livre sterling.
Questionné sur l’ampleur de cette chute de la devise britannique, Mark Carney et ses collègues prennent un air très embarrassé avant de convenir qu’ils ne peuvent pas délivrer d’objectif (« c’est difficile à estimer ») mais sont d’avis que la période de turbulence pourrait durer 6 mois, c’est-à-dire jusqu’à fin 2016.
Mark Carney ajoute que cela pourrait conduire la BoE à mettre en œuvre des mesures encore plus radicalement « non conventionnelles ».
La Bourse de Londres envisage l’apocalypse décrit par la BoE sans le moindre stress, avec une hausse de +0,5% du FT-100.