Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Pas de révélations fracassantes à l’issue de la longue conférence de presse (plus de 2 heures) de Carlos Ghosn depuis Beyrouth (rien sur les circonstances de son évasion naturellement) mais quelques piques adressées à ceux qui en France -au plus haut niveau- ont évoqué du bout des lèvres la “présomption d’innocence” tandis que leur langage corporel et leur sourire en coin indiquaient qu’ils pensaient que les charges pesant sur lui au Japon étaient au moins en partie fondées.
L’homme d’affaires a épargné Emmanuel Macron en tant que Président mais pas en tant que ministre de l’Economie, citant le coup de force de l’Etat (montée au capital via des droits de vote doubles en 2015) que celui-ci a initié comme étant à l’origine de la défiance des Japonais qui se sont sentis plus que marginalisés : ravalés au rang d’actionnaires minoritaires, sans le moindre pouvoir ni voix au chapitre en cas de fusion.
Carlos Ghosn, répondant à une question concernant les rares “soutiens” dont il a bénéficié en France a répondu de façon semi-énigmatique : “de quels soutiens ais-je bénéficié, qui m’a soutenu ? Comment voulez-vous que je me sente par rapport à cela” (c’est à dire : je ne vois pas qui je pourrais remercier, on m’a complètement laissé tomber, à tous les niveaux, de la direction de Renault (PA:RENA) à l’Etat français).
Il a précisé qu’il n’avait pas démissionné de Renault (PA:RENA) mais qu’il s’était “mis à l’écart”, ce sont les administrateurs de Renault Nissan (T:7201) qui l’ont démis de ses mandats.
Il compte donc faire valoir ses droits à la retraite comme Président des 2 entités… dont il note la piètre performance depuis son incarcération.