La fiction statistique américaine encore plus imaginative que les scénaristes de la Guerre des Etoiles
Bon… nous savions que le chiffre de la croissance américaine du troisième trimestre avait été fortement biaisé (à hauteur de +0,8% par les exportations de soja, à hauteur de +0,2% par l’effet « stocks »), mais nous parvenons difficilement expliquer pourquoi la productivité américaine se redresse de +3,1% au deuxième trimestre (au lieu de +2% anticipé).
Alors bien sûr, il suffit de juxtaposer des chiffres pour construire un semblant de scénario – et beaucoup s’en contentent déjà – mais ce n’est pas satisfaisant. Certes, les salaires n’auraient progressé que de +0,3% (contre une moyenne de +0,6% par trimestre depuis 1 an), mais comment avait-on calculé une envolée de +3,9% au deuxième trimestre (révisé de +4,3% en première estimation) ?
A force de tordre le bras à la réalité économique à coup de « redresseurs de biais statistiques » plus moins fantaisistes, à force d’appliquer alternativement des « corrections saisonnières » puis des « dé-désaisonnalisations », les chiffres de la croissance et de la productivité finiront par avouer sous la torture tout ce que le gouvernement veut leur faire dire, et y compris qui a tué Raspoutine, Louis II de Bavière ou Kennedy.