Deux éléments centraux seront au centre de toutes les attentes ce jeudi : la conférence de presse de Mario Draghi et les publications des réserves de pétrole US. Ce matin, nous souhaitons avant tout nous arrêter sur l’opération de communication à laquelle devra se livrer le banquier central européen à partir de 14h30. D’ores et déjà, nous lançons un appel à la prudence compris entre 13h45 et le début du Live Trading à 15h15. Bien que la conférence de presse ne débutera que 45 minutes après le début de cette zone de prudence, il est toujours bon d’esquiver les premiers sursauts de volatilité qui suivront la publication des taux de la BCE à 13h45 (mais pour lesquels aucun changement notable ne devrait être dévoilé). Décryptage.
Appel à la prudence entre 13h45 et 15h15
La BCE a relativement peu de marge de manœuvre pour cette nouvelle conférence de presse : Draghi ne devrait pas se lancer dans un grand nombre d’annonces concrètes. Contrairement à la réunion de début décembre, les opérateurs n’attendent pas grand-chose de cette nouvelle conférence de presse. Pour autant, il va s’agir de réaliser un véritable exercice de communication pour Draghi, suite à l’énorme déception provoquée il y a six semaines par le statu quo quant au montant alloué au programme d’achat de dettes européennes (« Quantitative Easing »). Draghi n’a plus vraiment le choix. Annoncer de nouvelles mesures fortes décrédibiliserait la BCE après la salve présentée début décembre. Mais surtout, une telle décision réduirait d’autant les capacités de la banque centrale européenne en puisant dans ses quelques rares munitions.
Draghi devra donc tout parier sur sa communication et comme l’indique le vice-président de la BCE Vítor Constâncio « Nous devons nous aussi mieux communiquer. Nous avons pris (en décembre) la décision que nous voulions prendre. Pour autant, nous ne voulions pas prendre à ce point de court les marchés ». D’autant qu’à la lecture du précédent compte-rendu de la réunion du Conseil des gouverneurs, les dissensions entre « faucons » et « colombes » sont plus que jamais apparues. Et pour cause, l’Allemagne refuse catégoriquement que de nouvelles mesures massives (comme la possible extension du montant du Quantitative Easing) soient proclamées, préférant un statu quo de la BCE et de véritables réformes économiques de la part des membres de la zone euro.
Mais Draghi a la capacité par ses seuls mots de rassurer temporairement le marché, en rappelant notamment que la BCE (à nouveau) est prête dans les prochains mois pour agir fortement en soutien de l’inflation et de la croissance de la zone euro. On se souvient aisément de la phrase de Draghi en juillet 2012 « La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant ». Ces quelques mots avaient soutenu le marché pendant près d’un an, sans décision concrète. C’est pourquoi nous n’excluons pas une petite phase de consolidation sur les indices occidentaux pour cette fin de semaine, provoquée par Draghi, mais sans que celle-ci ne change d’un iota le contexte sombre et nettement baissier pour les indices mondiaux, une fois cette petite pause passée. En parallèle, nous travaillerons aujourd’hui sur le DAX30 via un point de confluence fixé sur les 9 475 points (comme hier).