Marchés Actions :
Sur les marchés actions, les tensions en Ukraine continuent de faire de l’ombre aux principaux indices qui ont accusé ce mercredi une nouvelle séance morose. On note toutefois que quelques investisseurs ont procédé à des achats à bon compte suite à la chute de Wall Street et des places européennes mardi. Ce mouvement a permis aux indices de terminer la séance de mercredi sur une note stable, la hausse restant néanmoins limitée par les soubresauts entre Occidentaux et Russes. En effet, tous les regards sont tournés vers l’Ukraine depuis qu’un avion de Malaysia Airlines s’est écrasé dans la région de Donetsk en juillet. A présent les troupes russes se sont positionnées sur les frontières du pays, prétextant une mission humanitaire et de paix pour envahir l’est du territoire d’après l’OTAN. Face à cette action de Moscou, les occidentaux ne cessent d’enchainer des mesures symboliques visant à écarter la Russie de l’économie mondiale, ce qui pèse de plus en plus sur la pérennité des marchés en ce début de mois d’août.
Une nouvelle fois, le contexte géopolitique a éclipsé ce mercredi des annonces macroéconomiques intéressantes à l’image du repli inattendu du déficit commercial américain en juin. Seul le décrochage de Time Warner de 12,85% à Wall Street aura fait un peu écho, après l’annonce du retrait de l’offre de 21st Century Fox (NASDAQ:FOX) sur son capital. Dans ce contexte, le Dow Jones a grappillé 0,08% sur les 16 443,34 points. Le Nasdaq a progressé de 0,05% à 4 355,05 points et le S&P 500 est resté stable sur les 1 920,24 points. Outre-Atlantique, les inquiétudes concernant l’avenir de Banco Espirito Santo (LISBON:BES) se sont conjuguées au climat géopolitique tendu pour amener le CAC 40 sur les 4 207,14 points en baisse de 0,61%. Le FTSE a cédé 0,69% sur les 6 636,16 points, et le DAX allemand a également abandonné 0,65% à 9 130,04 points.
C’est finalement la Bourse de Tokyo qui aura réussi à terminer dans le vert ce jeudi en mettant fin à cinq séances consécutives de pertes. Les indices phares ont en effet profité d’une annonce du GPIF qui souhaite porter à plus de 20% la part de ses fonds pour les actions japonaises contre une proportion actuelle de 12%. Le calendrier de cette action restant encore à déterminer, c’est l’effet d’annonce qui a amené le Nikkei sur les 15 232,37 points en hausse de 0,48%. Le TOPIX, plus large, a gagné 0,55% à 1 258,12 points.
Ce jeudi, les incertitudes géopolitiques pourraient être quelque peu effacées par la nouvelle intervention de la BCE et de la Banque d’Angleterre en cours de séance. Nous suivrons également la publication des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux Etats-Unis, ainsi que la production industrielle en Allemagne et la balance commerciale en France.
Forex :
La situation à l’Est de la zone Euro continue d’inquiéter les investisseurs. L’OTAN a récemment annoncé que 20 000 troupes sont prêtes au combat à la frontière, et la guerre des sanctions économiques monte en puissance. En effet, la Russie est sur le point d’interdire toutes les importations d’aliments venant des Etats-Unis, et des fruits et légumes venant d’Europe, pour répondre aux sanctions prises à son égard.
A cela, vient s’ajouter la faiblesse des données en zone euro. En effet, on observe une économie allemande assujettie à un risque grandissant qui publie pour Juin des commandes industrielles à un niveau record de baisse non observé depuis 2011. On peut coupler à cela le glissement surprenant de l’Italie dans la récession au deuxième trimestre, son PIB ayant diminué de 0,2%. C’est donc dans ce climat de crainte et de mauvais chiffres que l’Euro a touché hier son plus bas depuis novembre 2013, à $1,3333.
Cependant, on note ce matin que la monnaie unique a su se maintenir face au billet vert, dans l’attente de la décision de politique monétaire de la BCE. Cette dernière, souhaitant évaluer l’impact de ses mesures drastiques prises en Juin, devrait laisser ses taux inchangés. En effet, le cross EURUSD s’échange ce matin aux encablures des $1,3372 contre les $1,3373 hier à la même heure.
En Asie, les économistes prônent un rapport du gouvernement chinois traduisant une hausse de 7%, amenant la balance commerciale à être excédentaire pour le 5ème mois d’affilé. La monnaie chinoise continue ainsi de se renforcer, s’échangeant ce matin à 6,1632 yuans pour un dollar après avoir atteint hier un plus haut depuis mars 2014 à 6,1561 yuans.
L’Aussie quant à lui, a atteint son plus bas mensuel face au billet vert, s’échangeant ce matin à 0,9265 dollar australien contre 0,9318 hier à la même heure. Le pays a vu son taux de chômage bondir à un niveau non-atteint depuis 2002, relançant ainsi les spéculations sur une baisse des taux d’intérêts de la banque centrale australienne. En effet, ce dernier a atteint les 6,4% de chômeurs pour le mois de Juillet contre 6% en Juin, un plus haut historique depuis 12 ans ; la devise a donc perdu du terrain contre l’ensemble de ses 31 contreparties.
Matières premières :
Au chapitre des matières premières, la dégringolade des cours du pétrole se poursuit. L’or noir ne cesse de perdre du terrain et s’affiche à ses plus bas depuis le mois de Février. Cette poursuite de la baisse peut surprendre alors que le rapport du Département américain de l’Energie avait de quoi rassurer les investisseurs. En effet, ce dernier a fait état d’une baisse des stocks de brut de 1,8 millions de barils. De plus, les stocks d’essence, qui inquiétaient les investisseurs après plusieurs hausses consécutives, s’inscrivaient en baisse de 4,4 millions de barils. Ainsi, malgré ces données rassurantes, les investisseurs ont continué de vendre. Il semble que les opérateurs considèrent que l’offre est abondante et la demande pas suffisamment solide. De plus, la prime de risque géopolitique s’estompe et s’ajoute ainsi à la pression vendeuse.
Dans ce contexte, sur le Nymex, le baril Ligth Sweet Crude évolue autour des 96,9 dollars. De son côté, le Brent de la Mer du Nord s’échange, ce matin, contre 104,7 dollars.
Sur le front des métaux précieux, l’Or se maintient après sa plus forte hausse en trois semaines. Le retour des tensions en Ukraine, où les troupes russes s’amassent à la frontière ukrainienne, profite au métal jaune. Les sanctions prises par la Russie à l’encontre des Occidentaux et le risque d’invasion de l’Ukraine permettent à l’or de reprendre de la hauteur. Ainsi, ce matin, l’once d’or se traitait autour des 1 305 dollars.