La Slovénie tente de rassurer l’Union européenne et les marchés financiers quant à sa stabilité. Hier, le pays a levé un montant deux fois supérieur à ce qu’attendait le gouvernement durant une adjudication de bons du Trésor. Cette levée permet au pays de reporter pendant quelques temps ses énormes difficultés budgétaires alors que la plupart des analystes s’attendent à ce que la Slovénie soit le prochain membre de la zone euro à demander un plan d’aide internationale, à l’instar de Chypre.
Cette adjudication a porté sur un montant total de 1,1 milliards d’euros de bons à 18 mois pour un rendement de 4,15% tandis que le gouvernement tablait sur une levée de 500 millions d’euros. Dans le même temps, le président slovène Borut Pahor rencontrait à Paris François Hollande qui a confirmé « la confiance de la France dans ce qui est engagé en Slovénie ».
M. Pahor est longuement revenu sur les différences qui séparent son pays de Chypre évoquant que les situations économiques, bancaires et politiques étaient très nettement différentes. Néanmoins, il a évoqué les lourdes difficultés qui pèsent sur le secteur bancaire slovène qui amèneront le pays en rentrer dans une phase de réformes structurelles dans les prochaines semaines, avec notamment la modification de la constitution slovène.
Ce système bancaire est justement au centre des préoccupations des marchés comme le souligne Nicholas Spiro du cabinet Spiro Sovereign Strategy à Londres « Le fait que les banques du pays soient de plus en plus responsables du financement de l’Etat accentue le cercle vicieux entre une dette souveraine vulnérable et un secteur financier qui l’est encore plus ».
La Slovène est le seul pays de l’Union Européenne, et anciennement du bloc communiste, à ne pas avoir privatisé ses principales banques. De ce fait, les épargnants slovènes sont particulièrement exposés aux risques liés au secteur financier local. Or, ce dernier est dans le collimateur de Bruxelles puisqu’il a récemment connu une forte hausse de prêts douteux.
Il est de plus en plus probable que la Slovénie doive négocier avec ses partenaires européens autour d’un plan de sauvetage imminent, malgré les propos rassurants du Borut Pahor et de François Hollande. L’an dernier, le PIB slovène a reculé de 2,3% compte tenu de ses mauvaises exportations, vitales pour l’économie du pays. Le FMI s’attend à ce que le PIB chute à nouveau de 1,9% en 2013.
Dans les prochaines semaines, le gouvernement de M. Pahor présentera au Parlement slovène une série de mesures visant à privatiser plusieurs entreprises publiques, dont l’une de ses principales banques. Le but de la manœuvre est de dégager une partie des trois milliards d’euros que doit trouver le pays cette année dans le cadre de la recapitalisation de son secteur bancaire, mais aussi pour rembourser une partie de ses dettes et financer son déficit budgétaire. Le scénario est jusqu’ici sensiblement le même que pour Chypre.
Le secteur bancaire slovène est en effet public mais il est surtout plombé par plus de sept milliards d’euros de créances douteuses soit plus de 20% du PIB slovène. L’adjudication d’hier permet donc au pays d’obtenir un peu de répit pour les semaines à venir, mais n’enlève rien aux difficultés structurelles de la Slovénie. D’ailleurs, les marchés ne s’y trompent pas et restent inquiets puisque le rendement des obligations slovènes à dix ans a été proche des 7% pendant plusieurs semaines, un niveau impossible à tenir sur le long terme.
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