Focus cette semaine sur Ensco Plc, une entreprise d’origine britannique qui fournit des services de forage en mer pour l’industrie pétrolière.
Elle se targue de disposer de l’une des plus récentes flottes de forage en eaux ultra-profondes, ce qui lui permet de rivaliser avec Transocean ou encore Pacific Drilling.
Secteur en crise
Ensco a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 2,78 milliards de dollars et un bénéfice net de 890 millions, à l’issue d’un exercice haut en couleurs. Celui-ci a été caractérisé par un ralentissement sans précédent de l’activité pour le secteur du forage, des prix des matières premières déprimés et une réduction des dépenses d’investissement des clients dans les projets offshore (pour la troisième année consécutive), menant à une baisse des tarifs et du taux d’utilisation des plates-formes, peut-on lire dans le rapport annuel du groupe britannique. La baisse de la demande a été exacerbée par une offre excédentaire de plates-formes, est-il encore précisé.
Les derniers résultats trimestriels, publiés le 27 juillet, confirment la tendance baissière des tarifs journaliers et du taux d’utilisation de la flotte. Le chiffre d’affaires a été de 458 millions de dollars entre avril et juin, contre 454 millions attendus par le marché, et 910 millions un an avant. Cette baisse doit cependant être relativisée par la cession de plates-formes entre les deux trimestres. Par action, la perte est de 0,15 dollar comparé à un gain de 2,04 un an avant.
Le pari Atwood Oceanics
La publication des trimestriels a aussi été l’occasion pour Ensco de confirmer sa décision d’acquérir Atwood Oceanics, précisant qu’il espérait finaliser rapidement l’opération. Le groupe de services pétroliers espère au passage mieux positionner sa flotte de forage et bénéficier de synergies ciblées, ce qui devrait créer 'une valeur significative pour nos actionnaires', a rappelé Carl Trowell, CEO et président.
Certains investisseurs sont toutefois loin de partager cet avis, estimant cette acquisition trop coûteuse et incensée dans un contexte difficile pour l’industrie du forage en mer. Ils ont donc préféré céder leurs titres, ce qui peut expliquer la baisse de l’action ces derniers jours.
En matière de prévisions, treize analystes répertoriés par l'agence Bloomberg considèrent qu'il faut acheter l'action, treize pensent qu'il faut la garder et cinq la vendre. Ensemble, ils anticipent un cours médian de 7,28 dollars d’ici 12 mois. Elle valait 4,83 dollars à la clôture de la séance du 8 août à Wall Street, portant la capitalisation boursière à 1,62 milliard de dollars.
Une dette à long terme de 4,7 milliards
Quant à la dette à long terme d’Ensco, elle s’élevait à 4,7 milliards de dollars le 30 juin dernier, ventilée sur une dizaine de lignes obligataires dont les maturités s’étalent entre juin 2019 et octobre 2044.
A titre d’exemple, l’obligation au coupon de 4,5% et d’une maturité égale au 1er octobre 2024 est disponible à 76%, correspondant à un rendement de 9,15%. Celle au coupon de 5,75% à échéance 1er octobre 2044 (du très long terme) peut être achetée à 67,35%, soit un rendement de 8,98%.
Les deux souches obligataires sont disponibles par coupures de 2.000 dollars et sont notées « BB » par Standard & Poor’s, dans la catégorie spéculative.