Depuis sa création en 1918, avec une douzaine de Ford T en location, le groupe Hertz a connu une évolution spectaculaire, figurant désormais parmi les acteurs de premier plan de son secteur au niveau mondial.
La compagnie américaine est active par le biais des marques Dollar, Thrifty et Firefly, à travers 10.000 points de vente (détenus en propre ou via des licences) dans 150 pays à travers le monde. Elle revendique la place de numéro un dans la location de voitures à partir d’un aéroport, grâce à une présence dans 1.635 sites aux États-Unis et plus de 1.320 emplacements à l'international.
L'action en baisse suite aux réductions de valeur de la flotte
Présent également à partir des gares et des centres-villes, Hertz a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dollars et une perte de 474 millions, principalement en raison des réductions de valeur comptabilisées sur la flotte de véhicules, reflet d’un marché de l’occasion déprimé, selon le communiqué des résultats annuels.
Ces chiffres n’ont surpris qu’à moitié les investisseurs, car la compagnie américaine avait pris soin quelques mois auparavant, le 7 novembre pour être précis, de publier un (spectaculaire) avertissement sur résultats, caractérisé par une prévision de bénéfice par action divisée par 5 pour l’exercice 2016.
La sanction des investisseurs a été à la hauteur de leur déception, avec une chute de l’ordre de 23% de l’action à Wall Street sur la seule séance qui a suivi la publication du communiqué. Un mouvement considéré comme une aubaine par l’activiste Carl Icahn, qui en a profité pour amasser 14 millions de titres.
Depuis lors, l’action a encore connu d’autres moments de faiblesse, notamment à l’occasion de la publication de statistiques américaines témoignant de la morosité persistante sur le marché de l’occasion automobile aux États-Unis.
Selon Bloomberg, les analystes qui suivent la valeur estiment que l’action Hertz évoluera à 23,13 dollars d’ici douze mois, contre un cours de 17,36 dollars à la clôture de la séance ce mercredi 26 avril. Parmi ceux-ci, huit recommandent de « conserver » l’action, deux d’« acheter » et deux autres de « vendre ».
Prime de risque relevée sur le marché obligataire
En outre, l'inquiétude à l’égard de Hertz s'est propagée des investisseurs en actions aux créanciers obligataires, car la déprime des prix résiduels des voitures constituant la flotte, l’un des principaux actifs de l’entreprise, affaiblit le bilan de la compagnie américaine.
En conséquence, les rendements des emprunts du groupe américain ont nettement progressé, à l’instar de l’obligation Hertz Holdings Netherlands BV (15/10/2021 - 4,125%), désormais disponible à 100,07%, contre 104% environ début novembre. Son rendement est de 4,10% par coupures de 100.000 euros en nominal.
Quant à l’obligation Hertz Corp. (15/10/2020 - 5,875%), elle peut être achetée par coupures de 2.000 dollars à 95,20% du nominal, correspondant à un rendement de 7,47%.