Focus ce jeudi sur Petróleos Mexicanos, l’entreprise publique mexicaine qui vient d’engranger son premier bénéfice trimestriel depuis cinq ans.
Entreprise appartenant dans son intégralité à l’Etat mexicain, Petróleos Mexicanos est l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde. Ses activités couvrent l’ensemble de la chaine de valeur de l’industrie que sont l’exploration, la production, le raffinage, le transport et le commerce d’hydrocarbures.
Lourdement impacté par la chute des cours du brut et une production en baisse, PEMEX a enregistré une perte colossale record de 30 milliards de dollars il y a deux ans, forçant le gouvernement mexicain à le renflouer à coup de milliards de dollars.
Il faut dire que l’enjeu est de taille pour l’Etat Mexicain, étant donné que PEMEX n’est autre que le plus important contributeur fiscal du pays. En 2014, les taxes générées sur ses revenus pétroliers avaient représenté non moins de 30% des recettes fiscales de l’Etat, contre 20% un an plus tard.
Après une année 2016 encore difficile, illustrée par une perte de 14,3 milliards de dollars, PEMEX est repassé dans le vert au terme des trois premiers mois de l’année, publiant au passage son premier bénéfice trimestriel depuis cinq ans. Ce dernier ressort à 4,7 milliards de dollars, soutenu par la remontée des prix du brut.
Réforme énergétique
A noter que dans la cadre global du sauvetage de PEMEX, le Mexique s’est résolu libéraliser son marché de l'énergie et à mettre un terme aux 76 années de monopole de l’Etat sur l’or noir. Le but est d’ouvrir le marché aux investisseurs étrangers, dans l'espoir de bénéficier de nouveaux apports d'argent et d'expertise.
PEMEX a notamment conclu début mars un premier accord de joint-venture avec le géant australo-britannique BHP Billiton, avec qui il va explorer le champ pétrolier de Trion, dans le Golfe du Mexique.
'L'accord marque le début d'une nouvelle ère pour Pemex et met fin à l'ancien modèle qui nous mettait tant de limites', s'est félicité le ministre mexicain de l'Energie Pedro Joaquin Coldwell. Celui-ci porte sur plus de 35 ans de collaboration, avec possibilité de le prolonger de 15 ans.
Plusieurs émissions cette année
Petróleos Mexicanos sollicite régulièrement le marché obligataire. On se souvient qu’il avait fait parlé de lui en début d’année, en levant 4,25 milliards d’euros et signant au passage la plus grosse émission en euro pour une entreprise émergente.
Si vous souhaitez diversifier votre épargne dans une obligation émise par l’entreprise, sachez que le coupon annuel de l’obligation remboursable en 2026 a été payé il y a deux semaines, ce qui limite fortement les intérêts courus à débourser.
Cette obligation, de type senior non-sécurisé, nécessite une mise de fonds de 100.000 euros et se traite aux alentours du pair, de quoi tabler sur un rendement annuel de 3,75%.
Le géant pétrolier a également émis des obligations libellées en dollar. Parmi d’autres, citons l’émission offrant un coupon de 4,625% et arrivant à maturité en 2023. Elle se traite sous le pair à 99% du nominal.
Petróleos Mexicanos, dont la dette avoisine les 90 milliards de dollars, est un émetteur de qualité investissement au près des trois grandes agences de notation, Moody’s lui attribuant un rating « Baa3 », Fitch et Standard & Poor’s un rating « BBB+ ».