Focus cette semaine sur l'enseigne de supermarchés britannique Tesco (LON:TSCO), qui a annoncé dernièrement la première hausse annuelle de ses ventes sur son marché domestique depuis sept ans.
Groupe quasi centenaire et valorisé à 15 milliards de livres sterling à la bourse de Londres, Tesco est le numéro un britannique de la grande distribution en termes de parts de marché. Il est également actif en dehors de son territoire domestique, essentiellement en Asie et en Europe de l’Est.
Présent dans la distribution alimentaire et non-alimentaire mais aussi dans la téléphonie via Tesco Mobile, le groupe a vu ses ventes progresser de 3,7% à 55,9 milliards de livres lors de son exercice fiscal décalé 2016/2017 achevé fin février.
Et en dépit de la concurence des hard-discounter Aldi et Lidl, à laquelle il faut ajouter une poussée inflationiste suite à la chute de la livre, Tesco a par ailleurs réussi à dégager un bénéfice opérationnel en forte hausse de 29% à 1,28 milliard de livres, soit plus que l'objectif de 1,2 milliard fixé par la direction.
Ceci n’a toutefois pas empêché l’enseigne de clôturer l’exercice dans le rouge sur une perte nette de 40 millions de livres, en raison d’une charge exceptionnelle de 235 millions qui correspond à des amendes et indemnités payées afin d’éviter un procès dans le cadre du scandale comptable révélé il y a trois ans.
Pour rappel, Tesco avait reconnu avoir surestimé ses bénéfices, en usant d’une astuce comptable lui permettant de masquer la chute de ses ventes. L’affaire avait entraîné le départ de plusieurs dirigeants, déclenché une enquête du régulateur financier britannique et incité les agences Fitch et Moody’s à dégrader les notes de la compagnie britannique.
L'action sanctionnée suite à la publication des résultats préliminaires
La sanction du marché suite à la publication des résultats du groupe ne s'est pas faite attendre, entrainant une baisse de presque 6% de l'action le jour même pour s'afficher à 184,40 livres.
Toujours à un cours inférieur à celui d'avant résultats, de 181 livres, l'action reprend cependant quelques couleurs après avoir plongé à 173,80 livres fin avril.
Alors que six conseillent d'acheter l'action, six de la garder et neuf de la vendre, les analystes Bloomberg prévoient par ailleurs que le seuil des 200 livres sera atteint dans les prochains mois.
Peu d'intérêts courus pour l'emprunt 2047
Tesco a émis plusieurs obligations ces dernières années, dont un certain nombre de très longue maturité. Il y a notamment celle remboursable en 2047 qui est rémunérée par un coupon de 5,125%.
Nécessitant une mise de fonds de 50.000 livres, cette obligation se traite à un cours indicatif de 101,30% du nominal, ce qui ramène son rendement annuel à 5%. A noter que le coupon annuel de cette obligation a été détaché le 10 avril dernier, de quoi réduire fortement les intérêts courus à débourser.
Par coupures de 50.000 euros cette fois, l’obligation remboursable en 2042 et assortie d’un taux de 4,875% se traite elle nettement sous le pair aux alentours des 96% du nominal, de quoi tabler sur un rendement annuel de 5,20%.
Ces deux obligations sont notées dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, qui leur attribue un rating « BB+ ».