Spécialisée dans l’extraction et la production d’or, la société minière sud-africaine Anglogold a posté des résultats semestriels qui ont fait chuté le cours de son action en début de semaine.
Et pour cause, le troisième producteur aurifère au niveau mondial a annoncé une perte sèche de 165 millions de dollars au premier semestre de l’année, contre un bénéfice de 61 millions un an plus tôt, pénalisé notamment par des coûts de licenciement et des provisions pour litiges.
En outre, au même titre que d’autres industriels de l’or, Anglogold a dû faire face au raffermissement du rand sud-africain durant les premiers mois de l'année, ce qui a renchéri le coût d’exploitation des mines de la région. La direction estime ainsi à 300 dollars, la hausse de ses coûts par production d’once d’or, à 1.259 dollars.
Comme l’explique le quotidien La Tribune, si l’échec de la neuvième motion de censure à l'encontre du président sud-africain Jacob Zuma a rassuré les marchés quant à la stabilité du pays, il a également soutenu le cours du rand, éloignant au passage les risques de dégradation de la note souveraine du pays.
Or, la vigueur de la monnaie a signifié pour les groupes aurifères une hausse importante de leurs coûts d’exploitation qui sont libellés en monnaie locale. Anglogold, dont un quart des réserves en or est situé dans des mines sud-africaines, n’est pas le seul touché. D’autres industriels de l’or comme Sibanye et Harmony Gold Minig subissent également des dépréciations liées au redressement du rand.
Face à cette situation, la direction a mis en place le processus de fermeture de deux anciennes mines sud-africains et de restaurer sa profitabilité dans la région.
Plus de 6% en dollar
Cotée en Bourse, à Johannesburg, mais également à Wall Street, l’action Anglogold a lâché plus de 6% après l’annonce des résultats ce lundi.
Sur le marché secondaire, on notera que l’obligation Anglogold Holding Plc, remboursable en 2040 et assortie d’un coupon de 6%, se traite autour des 103% du nominal, ramenant le rendement annuel à 6,25%.
Dette senior non-sécurisée, libellée par coupures de 1.000 dollars, cette obligation est notée « BB+ » à un cran de la catégorie « investissement » chez Standard & Poor’s.