Le principe du facteur momentum repose sur un fait empirique : les tendances des prix persistent jusqu'à ce qu'elles s'inversent. C'est ce dernier point qui est délicat, et il n'est donc jamais évident de savoir quand la fête se terminera et quand une tendance s'inversera.
Mais si l'on se base sur les chiffres jusqu'à la clôture d'hier (28 février), on peut dire que l'appétit du public pour le risque a perduré un mois de plus en février, prolongeant le coup d'envoi optimiste de 2024 en janvier par le biais d'une série de paires d'ETF qui servent d'indicateurs de risque.
Les tendances ont une durée de vie limitée, mais il n'est pas encore évident que la date d'expiration soit aujourd'hui.
Commençons par une mesure des marchés mondiaux avec le profil d'un portefeuille d'allocation d'actifs global agressif (AOA) par rapport à son homologue conservateur (AOK).
Cette mesure a atteint un nouveau sommet ces derniers jours et continue d'afficher une nette tendance à la hausse.
L'analyse du marché des actions américaines révèle une situation similaire, le ratio actions américaines (SPY) contre un sous-ensemble à faible volatilité (USMV) continuant de monter en flèche.
Un moteur essentiel de la force haussière provient de la hausse des actions des semi-conducteurs (SMH) - considérées comme un indicateur du cycle économique - par rapport à l'ensemble du marché américain des actions (SPY).
Les valeurs immobilières (XHB) pourraient constituer un signal d'alarme pour les haussiers, même si, pour l'instant, ce secteur continue d'enregistrer des gains importants par rapport à l'ensemble du marché (SPY).
Une forte baisse de ce ratio signalerait un changement de sentiment négatif, mais les optimistes préfèrent considérer la récente stagnation de ce ratio comme une consolidation des gains antérieurs plutôt que comme un signal d'alarme.
Parallèlement, l'appétit pour le risque des bons du Trésor américain (IEF) par rapport aux titres d'État à court terme (SHY) continue d'être négatif après l'échec de la dernière tentative de rupture de la tendance baissière.
Qu'est-ce qui pourrait mettre fin à la dynamique haussière des actions ? Les possibilités ne manquent pas, notamment des rapports sur l'inflation plus élevés que prévu et un nouveau retard dans les estimations concernant le début des réductions de taux d'intérêt par la Réserve fédérale.
Toutefois, compte tenu de la tendance à la hausse de l'appétit pour le risque, les investisseurs considèrent toujours ces événements comme des menaces peu probables à court terme, même si le marché a déjà été déçu à plusieurs reprises sur ces fronts.