Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine pourrait-il entraîner un vaste ralentissement mondial ? Voilà la question que se posent de nombreux stratèges (c’est devenu l’une des thématiques incontournables des déjeuners faisant le point sur l’état de l’économie et les allocations d’actifs).
Au risque de tuer le suspens, je note que la croissance du PIB singapourien, considéré comme un indicateur avancé de la santé de l’économie mondiale, avait ralenti à +2,2% au 3ème trimestre 2018, puis à 1,9% au 4ème… et elle ne serait plus que de +1,2% au 1er trimestre 2019 (le pire score depuis 2009). Un chiffre très en-deçà du bas de la fourchette (fin 2018) de 1,5% à 3,5% anticipé par le Ministère du Commerce et de l’Industrie singapourien.
La cité-Etat est victime d’une chute de la demande en produits électroniques et d’ingénierie bien plus sévère qu’anticipé.
Mais un cas isolé ne fait pas une tendance… alors jetons un œil sur la croissance en Thaïlande, un marché émergent d’Asie très lié aux exportations vers les Etats Unis, avec de faibles coûts de production (inférieurs à la Chine) : son PIB a également ralenti vers 3% en début d’année au lieu des +3,5 à +4,2% anticipé par le gouvernement, la croissance des exportations thaïlandaises devrait atteindre seulement 0,5 à 1% cette année, son taux le plus bas depuis quatre ans.
Un espoir subsiste tout de même pour Bangkok avec le retour des touristes chinois après un passage à vide suite à un dramatique accident de ferry ayant fait plusieurs dizaines de victimes début juillet 2018.