Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Parlons croissance et emploi. Voilà de quoi remettre de façon salutaire les points sur les « I » et les barres sur les « T ». En l’occurrence « T » comme travail.
Emploi : la France bien loin derrière les Etats-Unis
En effet, malgré une croissance à tout casser de +1,8% en France en 2017 selon l’INSEE, l’emploi salarié n’a progressé que de 1,3% dans le secteur privé en France Cela représente une création nette de 253 500 jobs. Il s’agit de l’équivalent d’un seul mois aux Etats-Unis, d’après les données ADP concernant le secteur privé et de département du Travail, tous secteurs confondus, hors agriculture.
Progression de l’emploi en berne
En termes de rythme de progression, c’est encore plus décevant. En effet, face à une croissance annoncée de +0,6% au 4e trimestre, l’emploi n’a augmenté que de 0,3% (+53 300 jobs), au même rythme que pour les deux trimestres précédents.
L’effet Macron prend son temps sur l’intérim
Hors intérim, c’est encore plus consternant. L’emploi salarié ne progresse que de +0,2% et de +1,1% sur un an. L’effet Macron » sur les embauches (choc de confiance, flexibilité, etc.) tant vanté par le MEDEF tarde singulièrement à se matérialiser.
La croissance en France ne crée pas de vrais emplois
La conclusion est implacable. La croissance en France ne crée toujours pas de vrais emplois. Cela engendre une envolée de +9,1% des immatriculations de micro-entrepreneurs (après -6,5 % en décembre). En l’occurrence, cela ne doit rien à une embellie conjoncturelle mais tout à l’effet Uber (ré-affiliation de chauffeurs après »mise à niveau). Pendant ce temps, les créations d’entreprises classiques (avec de vrais salariés) se sont repliées de -0,3%.