Le dollar surperforme ses contreparties du G10, la Grèce au centre de l'attention
Les volumes des échanges étaient maigres hier du fait de la fermeture d'une grande partie des places financières. Le calendrier économique était léger. Le dollar est monté en puissance après l'annonce inattendue d'une hausse de l'IPC core américain à 0.3% m/m contre 0.2% de consensus (IPC global en ligne avec les attentes à 0.1% m/m) et les commentaires hawkish de Janet Yellen. La présidente de la Réserve fédérale a déclaré que si l'économie continuait de s'améliorer, il serait approprié de relever les taux à un moment ou un autre cette année. Le lendemain, le vice-président de la Fed Stanley Fischer a répété que la hausse des taux était conditionnée aux données et non à une date. Les haussiers du dollar en ont profité pour pousser l'EUR/USD sous les 1.10, effaçant près de deux semaines de gains. La monnaie unique a perdu 4.60% face au billet vert depuis le 15 mai.
L'Asie boursière poursuit sa progression. Le Shanghai Composite s'est adjugé 1.98% et s'apprête à clôturer sa sixième séance consécutive dans le vert. A Hong Kong, le Hang Seng suit le mouvement et gagne 1.11% à 28,304 points. A Tokyo, le Nikkei prend 0.12%, tandis que l'USD/JPY teste la solide résistance des 122.03 (plus haut du 10 mars). Le dollar s'est apprécié de 2.6% face au yen depuis le 15 mai. La résistance suivante se tient à 124.14 (plus haut de juin 2007). Côte baisse, le cross devrait trouver un support sur le plancher de son range de trois mois, autour des 118.40.
Comme attendu, l'aussie a creusé ses pertes face au billet vert et il campe actuellement sur le support des 0.78. L'AUD/USD a cassé le support correspondant au plancher de son canal de tendance haussière, les traders ayant été submergés par les haussiers du dollar. Côté marché actions, le S&P/ASX grimpe de 0.91% à 5,773.4 points.
En Europe, la montée des incertitudes entourant le paiement de la Grèce au FMI le 5 juin a intensifié la pression pesant sur la monnaie unique. Le Premier ministre Alexis Tsipras a indiqué que son gouvernement accepterait un accord viable, mais pas au prix de conditions humiliantes et a menacé de faire défaut sur le remboursement de 1.6 milliard d'euros dû au FMI en juin. En conséquence, la chute de l'euro s'est accélérée face au dollar, tandis que l'EUR/CHF a cassé le support des 1.0390 pour s'acheminer vers les 1.03. L'EUR/GBP glisse et se rapproche du solide support des 0.7014.
Les futures sur actions européennes sont mitigés ce matin, après le plongeon de 2.16% de l'IBEX hier dans le sillage de la cuisante défaite infligée par les mouvements anti-austérité au parti au pouvoir. Les élections locales espagnoles ont donné la victoire à Podemos à Barcelone, où l'activiste Ada Colau prend le contrôle du conseil municipal. Le Parti populaire paie la cure de rigueur au prix fort. La population espagnole a envoyé un message clair à Bruxelles en montrant son mécontentement vis-à-vis des mesures d'austérité imposées par l'Union européenne. Cela ne contribuera pas à apaiser les tensions suscitées par le dossier grec et accroîtra donc les pressions sur la monnaie unique. Le Footsie prend 0.13%, le DAX lâche -0.19 et le SMI cède -0.09%.
Le menu du jour comprend l'IPP suédois ; le PIB sud-africain du premier trimestre ; les commandes de biens durables, le PMI des services et composite Markit, les ventes de logements neufs, l'indice manufacturier de la Fed de Richmond et l'activité manufacturière de la Fed de Dallas aux Etats-Unis. Le vice-président de la Fed Stanley Fischer est en Israël, où il doit prononcer un discours et ensuiterépondre aux questions de l'assistance.