Les marchés financiers restent en mode alternatif risk-on/risk-off en l'absence de statistiques marquantes. La volatilité implicite des changes a continué de baisser avec la consolidation des ranges. L'Asie boursière a évolué en ordre dispersé. Le Nikkei a gagné un petit 0.30%, tandis que le Shanghai Composite et le Hang Seng ont cédé -0.35% et -0.27% respectivement, pénalisés par des résultats d'entreprises décevants. Les futures européens pointent vers une ouverture en baisse. Le dollar a peu bougé dans les échanges asiatiques, mais s'est apprécié face aux JPY, AUD et CNY (en recul pour le troisième jour consécutif), tout en se repliant face aux KRW et MYR. D'après nous, l'affaiblissement de l'AUD résulte de la situation en Chine, et non de l'actualité australienne, notamment de l'annonce selon laquelle le nom du Premier ministre Malcolm Turnbull est cité dans les "Panama Papers". L'AUD/USD a reflué de 0.7380 à 0.7330 sous l'effet d'une pression vendeuse régulière. Le brut a faibli, les attentes d'une reprise de la production canadienne de sables bitumeux s'étant accrues. L'EUR/USD a de nouveau passé la séance scotché dans une fourchette volatile de 20 pips. L'USD/JPY a rebondi sur ses plus bas à 108.23 pour grimper 109.00, après les interventions verbales du gouverneur de la BoJ Haruhiko Kuroda et du Premier ministre Shinzo Abe. Au Brésil, les marchés attendent prudemment le vote du sénat sur la mise en accusation de la présidente Dilma Rousseff et se préparent à de nouveaux troubles sociaux. Pourtant, malgré les incertitudes et les dégradations de la note de crédit brésilienne, le BRL a continué de se renforcer face à l'USD. Ailleurs en Amérique du Sud, le Venezuela a entamé la procédure de destitution du président Nicolas Maduro.
Au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre retiendra toutes les attentions ce jeudi, avec la décision sur les taux, les minutes du PMC et la publication du rapport sur l'inflation. Concernant les taux, nous nous attendons, comme le marché, au maintien du statu quo. Les traders seront essentiellement focalisés sur les références au Brexit lors de la conférence de presse. Quant au ton des minutes, il ne devait pas beaucoup changer avant le référendum sur l'appartenance à l'UE le 24 juin. Le Comité suggèrera probablement que l'affaiblissement des données économiques britanniques est dû aux incertitudes croissantes entourant le référendum. A en juger par la production industrielle publiée hier, ressortie à seulement 0.3% m/m, le rapport sur l'inflation pourrait s'avérer peu brillant. Le Comité devrait abaisser les prévisions de croissance pour le pays et l'international, et maintenir ses projections d'inflation inchangées avec cependant un risque baissier. Les marchés s'intéresseront particulièrement à la façon dont le rapport sur l'inflation gère les questions liées au Brexit et les prévisions d'inflation après le scrutin du 23 juin. D'après nous, le résultat du vote aura un effet profond sur la croissance et les perspectives d'inflation britanniques, ce que la BoE n'a pour l'instant pas admis. La livre fait à présent face à des vents contraires liés à la politique, aux événements porteurs de risque et à une forte sensibilité à l'aversion au risque. Après avoir cassé les 1.4700, le GBP/USD a buté sur la zone de résistance des 1.4800, ce qui indique un retournement de la dynamique haussière. Nous anticipons une correction baissière à 1.4298.
En Europe, la production industrielle de mars est anticipée en progression à 0.0% après -0.8% m/m. Toutefois, au vu des faibles indicateurs nationaux, un risque de déception existe. L'EUR/USD devrait rester dans le range 1.1200-1.1600 avant le vote sur le Brexit. En Norvège, on attend le verdict de la banque centrale, qui maintiendra sans doute les taux à 0.50%, ainsi que le PIB du premier trimestre, anticipé à 0.1% après -1.2% t/t.
Aux Etats-Unis, la présidente de la Fed de Cleveland Loretta Mester, le président de la Fed de Boston Eric Rosengren et la présidente de la Fed de Kansas City Esther George, tous membres votants du FOMC, doivent s'exprimer aujourd'hui et pourraient fournir des indices sur l'analyse de la Fed. Au Mexique, la publication de la production industrielle est au programme. Elle est attendue à 0.1% m/m, avec peut-être une surprise haussière liée aux activités de construction.