Le naufrage du système fait partie du scénario – devinez qui n’aura plus de place sur le radeau ?
Époustouflant ! Les sherpas" ont réussi vendredi dernier (le 6 janvier) à bloquer le Dow Jones à 19.999,63 points vers 19H… puis à l'empêcher d'inscrire les 20.000, malgré une dizaine de tentatives durant 3 heures !
Le suspens (savamment orchestré) continue.
Les médias vont pouvoir tenir les épargnants en haleine pendant encore quelques séances avec que la légendaire barre des 20.000 soit atteinte.
Après la série de clôtures en hausse de 0,0005% à 0,0015% sur le CAC40 et le DAX30 mercredi et jeudi derniers, voici une nouvelle démonstration de la camisole dans laquelle sont coincés les indices. Cette maitrise des transactions haute fréquence au cours de la dernière seconde (ce n'est pas une image) de la séance, avec des outils algorithmiques qui écrasent tout ce qu'ils trouvent en face d'eux, n’avait encore jamais été égalée.
Il est fort probable que plusieurs très influents opérateurs coordonnent leurs efforts pour obtenir les cours de clôture préprogrammés ou interdire qu'ils soient touchés. Ce genre de petit jeu peut sembler vain mais des centaines de millions de dollars sont en jeu au cas où se déclencheraient de façon inopportune des stops ou des désactivations de produits dérivés (de type turbos et autres instruments à barrière).
Alors que la volatilité est impitoyablement écrasée, le VIX en profitait pour reculer de 3% vendredi et flirter près avec son plancher historique absolu, à 10,9 points. L’indice de la peur (enfin, de la sérénité absolue en ce moment) a ainsi affiché en cette première semaine de l’année, son deuxième plus-haut niveau de confiance de l'histoire ! Une confiance en béton armé, malgré… :
3 ou 4 hausses de taux prévisibles en 2017,
malgré une incertitude totale sur la mise en oeuvre et l’efficacité du programme de Donald Trump,
malgré un dollar qui handicape la compétitivité des entreprises américaines (chute de 2,4% des commandes à l’industrie en novembre),
malgré des taux interbancaires qui explosent en Chine (effondrement de la confiance entre établissements financiers),
malgré l’inversion du cycle de 36 ans de détente des taux longs et le resurgissement anticipé d’une inflation restaurée par les banques centrales à coup de trilliards de QE,
malgré des valorisations (des multiples de capitalisation) jamais vus depuis janvier/septembre 2000,
malgré la débâcle des banques italiennes et le risque de désintégration économique de la zone euro (voir les déclarations alarmistes de Sigmar Gabriel en Allemagne reportées ce weekend),
malgré l’escalade des tensions avec Moscou (wikileaks dément qu’un hacking russe soit la source des fuites concernant le chef de la campagne démocrate Podesta dont les mots de passe circulaient sur internet, mais les services secrets US entendent produire d’autres preuves d’activités hostiles de la Russie d’ici le 20 janvier).
malgré la poudrière militaro-religieuse au Proche-Orient (Turquie/ Syrie, Iran/ Israël, Arabie Saoudite/Yemen),
Oui, malgré tout ce qui précède, les indices US pulvérisent en cascade tous leurs records, le VIX traduisant implicitement le fait que les conditions économique et géopolitique n’ont jamais été aussi favorables pour investir dans les actions.
Un avis largement partagé par les stratèges des grandes banques de réseau et les compagnies d’assurance dont le message est vraiment très clair en ce début d’année : liquidez vos avoirs en euros (comprenez, les SICAV obligataires qui vont perdre de la valeur) et optez pour le risque (les actions, qui vont grimper puisqu’il faut bien faire quelque chose de l’argent).
Naturellement, l’investisseur rationnel n’arrive pas à se convaincre de ne plus prendre aucun risque et à se mettre liquide alors que tout est hors de prix… Alors reprendre ses jetons et quitter le casino, c’est intellectuellement inenvisageable pour un institutionnel ! Car lui n’a pas le choix : son mandat l’oblige à investir ses liquidités à hauteur de 75/80% au minimum dans des produits financiers, peu importe qu’ils menacent de finir comme des dettes subprime du moment que tous les collègues font comme lui, comme l’imposent les banques centrales.
Ils sont tous prêts à couler avec le système, bien déterminés à vous entraîner dans leur chute. La seule chose qu’ils n’ont pas le droit de vous dire, c’est qu’il faudrait que vous mettiez les chaloupes à la mer (votre argent à l’abri) avant que le Titanic percute l’iceberg… parce que si vous retirez votre argent, c’est précisément ce qui fera s’écrouler le système.
Alors demandez-vous qui vous vend ces actions qui sont devenues « si attractives » ? (Quel initié serait assez bête pour vous vendre bon marché un actif qui a le super potentiel de hausse qu’on vous bonimente ?). Dites-vous bien que si vous achetez leurs titres, ce sont eux qui font la bonne affaire.
Ce sont eux, l’équipage et les responsables du casino criblés de dettes, qui sont déjà dans les chaloupes avec votre épargne bien à l’abri dans des sacs étanches… Car le naufrage fait partie du scénario, lequel consiste probablement à noyer ceux qui jouent le rôle de créanciers (vous, en tant que détenteurs de dettes souveraines).
Oui, le naufrage fait partie du scénario, c’est lui qui remettra les compteurs à zéro… Enfin, les vôtres !