Fitch Ratings a dégradé 13 entreprises russes de premier plan, quelques jours à peine après avoir réduit la note souveraine de la Russie. Gazprom (MCX:GAZP) figure parmi les « victimes ». Les obligations du groupe gazier restent sous pression.
Le géant de l’énergie est désormais noté « BBB- » contre « BBB » jusqu'alors. Il se situe par la même occasion au même niveau que la Russie, elle-même dégradée le 9 janvier dernier par Fitch Ratings. La perspective associée à la note de Gazprom est négative, ce qui signifie qu'un abaissement supplémentaire n'est pas à exclure. L'entreprise tomberait alors dans la catégorie des émetteurs « High Yield » (spéculatif).
La compagnie russe paie ses liens étroits avec Moscou explique Fitch. Mais l’agence justifie aussi son geste par la forte baisse de la devise russe et des prix pétroliers ainsi que l'augmentation des taux d’intérêts. En décembre, la Banque centrale russe a pris les marchés par surprise, en relevant à 17% son principal taux directeur et tenter d’enrayer la chute du rouble.
L'agence s’inquiète également des conséquences sur l'économie russe des sanctions occidentales décidées dans le cadre du conflit ukrainien. Elle anticipe un recul du PIB de la Russie de 3,70% cette année et une inflation de 8,50%.
Baisse des livraisons
Gazprom est confrontée par ailleurs à une baisse de ses livraisons vers les pays européens, la Turquie et les pays indépendants du Commonwealth. Elles devraient avoir reculé de 10% à 195 milliards de mètres cubes estime UBS.
« La politique menée par l’Union européenne et l’Ukraine visant à réduire leur dépendance à la Russie porte ses fruits. Gazprom ne devrait pas accroître ses approvisionnements à moyen terme, au moins jusqu’à ce qu’il ne commence ses exportations vers la Chine en 2019 et 2020 », a déclaré à Bloomberg Maxim Moshkov, analyste spécialiste du pétrole chez UBS.
Dans ce contexte, certains créanciers obligataires ont préféré alléger leurs positions. Pour ne citer qu’un exemple, l’emprunt Gazprom d’une maturité égale au 28 avril 2034 est disponible à 101,80% du nominal ce vendredi. Début décembre, il se négociait au-delà de 110% du nominal et à plus de 125% les premiers jours du mois de juin. Son rendement atteint plus de 8% sur base d’un coupon de 8,625%.
La coupure de négociation est de 10.000 dollars pour une taille émise de 1,2 milliard. La devise d’émission implique un risque de change.