Crise grecque, craintes pour la croissance chinoise, turbulences boursières à Shanghaï, baisse du prix des matières, effondrement des devises émergentes face au dollar, le mois de juillet n’a pas été de tout repos pour les investisseurs.
Alors que la bourse d'Athènes plonge de plus de 20% ce matin après 5 semaines de fermetures, les négociations difficiles entre Athènes et ses créanciers ont tenu les investisseurs en haleine une bonne partie du mois, provoquant un regain de volatilité sur les marchés. L’accord obtenu à l’arraché le 13 juillet a permis aux marchés d’actions européens de repartir de l’avant. Il ne porte cependant que sur les conditions auxquelles doit satisfaire Athènes pour que ses créanciers (BCE, Commission européenne, FMI) acceptent d’ouvrir des discussions sur un troisième prêt de plus de 80 milliards d’euros. Ce montant peut paraître dérisoire face à la capitalisation boursière partie en fumée à la Bourse de Shanghai en juillet.
Turbulences à Shanghaï
En dépit des mesures de soutien mises en œuvre par Pékin, les marchés chinois ont en effet vécu des heures difficiles, terminant le mois écoulé sur un plongeon de 15% sur fond de ralentissement économique de plus en plus marqué. Le krach boursier chinois inquiète plus d’un observateur puisqu’elle pourrait se répercuter sur l’économie réelle – la grande majorité des investisseurs à Shanghaï sont des petits porteurs qui se sont massivement endettés pour jouer en Bourse – et in fine aggraver le ralentissement de la croissance.
Secteur minier sous pression
L’idée d’un atterrissage plus brutal que prévu de Pékin fait en tout cas son chemin au sein de la communauté des investisseurs. Dans ce contexte, certains préfèrent se délester de leurs actifs les plus exposés à la Chine, matières premières en tête. Le compartiment a été affecté également par la fermeté du dollar alors que se précise un relèvement des taux d’intérêt aux États-Unis. A cela s’ajoute l’accord sur le nucléaire signé avec l’Iran qui a alimenté la tendance baissière du pétrole, dans une perspective de déséquilibre durable entre l’offre et la demande.
Bref, les valeurs minières ont connu un mois difficile, sur le marché des actions, mais également sur le marché de la dette, ce qui s’est traduit par une hausse des rendements.
Les devises émergentes ne sont pas en reste. La livre turque et le réal brésilien terminent en queue de peloton face à l’euro, tout comme par ailleurs le dollar australien.
RWE (XETRA:RWEG), Telenet, Solvay…
La perspective de voir la Fed remonter ses taux d’intérêt a par ailleurs incité les entreprises américaines à accélérer leurs opérations de financement sur le marché primaire, rassurées par ailleurs les avancées dans le dossier grec. Les entreprises US, qui ont émis un montant record d'obligations en euros au premier semestre, ont donc repris leur levée de dette en Europe.
Chemin inverse pour le groupe d’énergie allemand RWE (« BBB+ »), avec l'émission d’un emprunt subordonné d’une durée de 60 ans par 2.000 dollars. Le rendement jusqu’au « call » s’élève à 6,29%, sur base d’un coupon fixe de 6,625 jusqu’en mars 2026.
En livre sterling, le numéro 2 britannique du secteur de la distribution Sainsbury a émis une obligation de type perpétuelle subordonnée. Elle est assortie d’un coupon fixe de 6,50%, amené à devenir variable si l’émetteur ne procède pas au remboursement de sa dette lors du premier « call » prévu en juillet 2020. Le rendement annuel jusqu'à cette date est de 6,099%.
En euros, signalons cet emprunt de type « senior sécurisée » émis par Telenet d’une maturité égale au 15 juillet 2027 et assortie d’un coupon de 4,875%. Son rendement atteint 5,215% sur base d’un prix de 97% du nominal.
D’autres opérations devraient suivre dans les prochains jours. Parmi ceux-ci, Solvay (BRU:SOLB). Le groupe chimique belge a l’intention de financer l’acquisition de l’américain Cytec, en partie par l’émission d’un milliard d’euros d’obligations hybrides et d’autres emprunts obligataires.