Le West Texas Intermediate s'apprête à essuyer sa plus forte baisse hebdomadaire depuis la première semaine de novembre, où il avait plongé de 9.50% à moins de $45 le baril. Cette fois, il a glissé de près de 7% pour passer sous $50 le baril pour la première fois depuis l'accord de l'OPEP sur la réduction de l'offre. Il a entamé son recul mercredi, après l'annonce par l'EIA d'un bond des réserves américaines de 8.2 millions de barils la semaine précédente, une hausse plus de quatre fois supérieure aux attentes du marché, poussant les stocks US (hors réserve stratégique) à un sommet historique de 528 millions de barils.
Le marché craint que l'OPEP et certains pays non membres du cartel, tels que la Russie, ayant accepté d'abaisser la production en novembre, reviennent sur leur promesse. De fait, le secteur américain du schiste bitumeux a été le premier bénéficiaire de la diminution des extractions, comme en témoigne l'augmentation massive du nombre de plates-formes de forage (+38%, soit 168 nouveaux puits depuis novembre dernier). Les Etats-Unis n'ont cessé d'accroître leur part de marché aux dépens des pays qui ont convenu de réduire leur production.
De plus, le positionnement sur le NYMEX a récemment touché des niveaux extrêmes, le total net atteignant 387k contrats. Même en juin 2014, le marché n'était pas aussi haussier (348k positions longues nettes). Nous pensons donc qu'il y a place pour un nouveau mouvement baissier des cours du brut. Les investisseurs pariaient sur la durabilité du redressement des prix compte tenu de l'entente entre les principaux producteurs d'or noir. Nous ne serions pas surpris de voir l'OPEP et la Russie faire marche arrière sur un accord qui avantage manifestement les Etats-Unis. Nous anticipons la poursuite de l'affaiblissement du brut sous l'effet du dénouement des positions longues, avec $45 le baril comme prochain objectif.