Depuis notre dernier point sur la valeur, les investisseurs ont encore revu à la hausse leur prétention de rendement pour bien vouloir détenir de la dette obligataire du constructeur montréalais.
Ainsi, l’obligation à huit ans émise en début d'année par Bombardier (TSX:BBDb) se traite désormais à l’achat à un cours nettement inférieur au pair de 96,70% du nominal.
Sur base de son coupon fixe de 7,875%, le rendement à l’échéance de cette obligation accessible par coupures de 2.000 dollars est porté à 8,44%.
Cette baisse du titre (sept points depuis son plus haut observé début avril), s’inscrit notamment en marge de la correction des marchés boursiers.
On rapellera que l’évolution des obligations à haut rendement (Bombardier est noté B- chez Standard & Poor’s) est généralement corrélée à celle des marchés boursiers et dès lors sensibles aux secousses boursières auxquelles nous assistons actuellement.
Abaissement des prévisions
Ce repli a par ailleurs été alimenté par l’abaissement des prévisions de résultats annoncé par le management fin avril, et confirmé quelques jours plus tard lors de la publication des résultats trimestrielsde l’entreprise.
La direction de Bombardier a ainsi fait savoir qu’elle anticipait un chiffre d’affaires de 17 milliards de dollars, soit un milliard de moins que prévu, sur fonds essentiellement de problèmes de production rencontrés au sein de Bombardier Transport (la division ferroviaire du groupe) ou encore l’incidence défavorable des taux de change.
Au premier trimestre, la division ferroviaire (train, tram, bus…), la principale du groupe avec un carnet de commande totalisant près de 34 milliards de dollars, a vu ses revenus reculer de 5% à hauteur de 2,1 milliards de dollars américains.
Les revenus de la division « avions d’affaires » (avions biréacteurs destinés à une certaine clientèle et qui ont l’avantage de relier de petits aérodromes), ont reculé pour leur part de 13% à 970 millions de dollars. Bombardier souligne que carnet de commandes a augmenté de 600 millions de dollars pour atteindre 14,9 milliard, soit le plus important de l’industrie, reflétant ‘le vif intérêt du marché dans toutes les régions et pour tous les types de clients’.
Contrat de taille en Egypte
Au rayon des bonnes nouvelles, on notera que Bombardier a été désigné la semaine passée « soumissionnaire privilégié » pour un important projet de monorail au Caire, visant à établir deux nouvelles lignes de transport en commun.
Un premier tronçon de 54 kilomètres doit permettre de relier l'est du Caire à la future capitale égyptienne, une ville actuellement en construction à l'extérieur de l'actuelle capitale de l'Égypte.
D’une valeur de 3,5 milliards de dollars, le contrat porte sur la conception et la construction des véhicules et l'entretien des lignes sur une période de 15 ans, assorti d’une potentielle extension pour 15 ans supplémentaire.
Si cela se confirmait, il s’agirait du projet le plus important de ces dernières années pour la division ferroviaire de Bombardier.
Plus près de chez nous, la société bruxelloise de transport public (STIB) vient de passer une commande de 30 trams « nouvelle génération » supplémentaires à Bombardier, après en avoir déjà commandé 60 l’année passée. Les premiers exemplaires de ces 90 nouveaux trams circuleront dans les rues de la capitale en 2020.