Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le risque inflationniste aux Etats Unis a peut-être été écarté un peu vite depuis mercredi. En effet, les prix à l’importation aux Etats-Unis grimpent de +1% en janvier après +0,2% en décembre. Cela déjoue le consensus qui tablait sur +0,6%.
Le département du Travail indique que même en excluant les produits pétroliers, le core rate affiche une hausse de 0,4% en janvier, après une baisse de 0,1% fin 2017.
Le tableau est encore plus éloquent sur les 12 derniers mois. Les prix à l’importation et à l’exportation grimpent de respectivement 3,6% et 3,4%.
Trop vite et trop fort du côté de l’immobilier ?
Mais la Fed pourrait également juger que ça va trop vite et trop fort du côté de l’immobilier. En effet, nous assistons à une envolée de +9% des mises en chantier de logements neufs à 1 326 000 en rythme annualisé contre 1 240 000 anticipé. Cela fait une différence de près de +100 000. Mais on ne peut écarter un effet rattrapage par rapport au mois de décembre 2017.
Fièvre acheteuse américaine
Le nombre de permis de construire a lui aussi fortement progressé (+7,5%) à 1 396 000. Manifestement, des prix au plus haut, voire au-delà des records de 2006 dans la plupart des Etats de l’Union, des taux hypothécaires à 4,2% ne tempèrent pas la fièvre acheteuse des Américains.
La question à se poser est « quels Américains » ?
Qui a les moyens de payer les niveaux actuels ?
Qui a les moyens de payer aux niveaux de prix actuels, et même de surenchérir ?
Probablement pas les 99% !
Le 30 ans se détend
Ce sont peut-être des achats d’anticipation en vue d’un durcissement monétaire de la Fed ? Une frénésie d’achat avant que les taux longs et les taux hypothécaires ne s’envolent vraiment ? Et nos questionnements ne s’arrêtent pas là. En effet, le spread entre les T-Bonds à 2 ans (2,19%) et le 30 ans (3,11%) s’écrase brutalement. Il affiche -8 points en quelques heures.
Et c’est le 30 ans qui se détend de -8 points… Là encore, ces mystères nous dépassent.